Les prévisions concernant les prix du pétrole font état de leur maintien au niveau de 110 dollars d'ici à 2009 et 2010, a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, ajoutant que personne ne peut prévoir véritablement l'avenir. Selon lui, «tout est possible et les cours du pétrole peuvent changer à l'avenir». Ce changement «ne peut survenir que si la situation aux Etats-Unis change et le cours du dollar s'améliore face à l'euro, voire se renforce de 20%». Si ce cours atteint les 1,35 ou 1,40 dollar, le prix du pétrole baissera beaucoup pour atteindre les 55 à 60 dollars le baril. C'est lors de son déplacement au Qatar avec le président de la République dans sa visite officielle sur invitation de Son Altesse l'émir Hamed Benkhalifa El Thani que le ministre de l'Energie s'est exprimé sur la question. Interrogé sur une éventuelle baisse des prix du pétrole au-dessous de 90 dollars, Khelil a signalé que personne ne peut prédire l'avenir et à chacun son avis sur la question. «On ne peut pas savoir avec exactitude si le dollar va se renforcer ou si les prix vont baisser.» Le premier responsable du secteur n'a pas omis de rappeler que les perturbations que connaît le marché mondial du pétrole ne sont pas dues à un problème de déséquilibre entre l'offre et la demande, ou à un problème de réserves mais à la crise des «subprimes» qui s'est déclarée aux Etats-Unis et qui a eu des effets négatifs sur l'économie de ce pays. En temps normal et sans cette crise, lorsque l'offre et la demande sont équilibrées les prix affichent les 50 dollars. «Mais nous ne sommes pas dans cette situation, car le monde vit une grande crise», rappelle encore Chakib Khelil, qui ajoute que cette situation a eu des répercussions négatives sur les cours du dollar et les Bourses au niveau mondial. Ce qui a poussé, selon lui, les investisseurs à placer leur argent dans le secteur du pétrole et de l'or pour une meilleure rentabilité. C'est-à-dire que la situation actuelle de la hausse des prix du pétrole est due à un problème géopolitique et à un problème économique et financier propre aux Etats-Unis. Sur le rôle de l'OPEP pour faire face à cette situation, Khelil a fait savoir que cette organisation a été créée pour maîtriser la production et satisfaire la demande et non pour intervenir sur les prix du pétrole. Pour rappel, les cours du pétrole ont dépassé vendredi, pour la première fois, le seuil des 126 dollars à New York, quelques heures après avoir franchi celui de 125 dollars, poursuivant une course folle, nourrie par les craintes sur l'offre, la robustesse de la demande et la spéculation. B. A.