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L'OPEP vers un maintien des quotas officiels et une baisse réelle de l'offre Ses membres évoquent un problème de surproduction de 500 000 à 1 million de barils à l'avenir
En réunion à Vienne, les 13 pays membres de l'OPEP semblent être divisés sur une éventuelle baisse ou maintien du niveau actuel de la production de pétrole. C'est en tout cas ce qui ressort des déclarations des différents responsables des pays producteurs. Selon certains observateurs, les membres de l'OPEP laisseront leur production officielle inchangée mais pourraient officieusement baisser l'offre réelle. Le ministre de l'Energie et des Mines, président en exercice de l'OPEP, Chakib Khelil, a déclaré à son arrivée à Vienne que l'OPEP va discuter lors de cette réunion d'une baisse de production en raison d'un «surplus pétrolier en vue» sur le marché. Son collègue saoudien Ali Al Nouaïmi n'est pas du même avis. Ce dernier a estimé en arrivant dans la capitale autrichienne que «le marché est assez bien équilibré». Le ministre saoudien a expliqué que «les stocks sont dans une situation confortable, tout est à l'équilibre». Il s'est déclaré d'emblée «très satisfait du niveau actuel des prix et a suggéré que l'OPEP maintienne sa production à l'identique». Pour rappel, l'Arabie saoudite avait, unilatéralement, décidé d'augmenter de 500 000 barils par jour son offre pour donner un gage de bonne volonté aux pays consommateurs et tenter d'enrayer la flambée des prix pétroliers. Chose confirmée, notamment, par les déclarations du ministre saoudien qui a dit que son pays avait «durement travaillé depuis la réunion de juin» à Djeddah pour faire reculer les prix. La position saoudienne irrite l'Iran, traditionnel «faucon» de l'OPEP aux côtés du Venezuela. L'Iran a demandé, en effet, un meilleur respect des quotas, appelant les Saoudiens à résorber leur excédent de production pour empêcher un surplus de se former et les prix de chuter davantage. De son côté, le ministre koweïtien du Pétrole, Mohammad Al Olaim, a estimé lundi dernier à Vienne qu'il n'y avait pas lieu de réduire la production de l'OPEP. «Nous sommes inquiets du ralentissement économique mondial», a-t-il également souligné, en écho à la crainte de voir le ralentissement de la croissance mondiale entraîner un affaissement de la demande pétrolière. Le ministre avait souligné plus tôt depuis le Koweït que l'OPEP devait «prêter attention à ce mécanisme du marché, l'approvisionnement, la demande et les stocks et leur impact sur la demande future. Nous devons parler [à Vienne] du mécanisme entre l'approvisionnement et la demande, de ce qui est proposé actuellement sur le marché et des prévisions». En tout état de cause, les pays membres de l'OPEP ont des visions différentes de la situation des prix du pétrole ces derniers jours, lesquels ne cessent de dégringoler. Ils sont tombés sous 102 dollars pour le brent coté à Londres et le light sweet crude à New York était à 101,27 dollars, un plus bas depuis le 2 avril dernier. Le prix du panier-OPEP, regroupant les 13 pétroles bruts de référence, a enregistré également une baisse en passant de 101,21 dollars vendredi dernier à 101,08 lundi, selon l'organisation. Face à la dégringolade sans cesse des prix du pétrole, les pays de l'OPEP se sont scindés en deux rangs. Ceux du Golfe semblent favorables à un maintien à l'identique de la production -32,8 millions de barils par jour, soit 40% environ de l'offre mondiale ; les partisans de la baisse, comme l'Iran, l'Algérie le Venezuela, ou la Libye font valoir que l'OPEP produit trop et craignent un engorgement du marché. «Tout le monde est d'accord sur le fait qu'il y aura un problème de surproduction de 500 000 à 1 million [de barils par jour] d'ici l'année prochaine», a ainsi expliqué Chakib Khelil. S. B.