Photo : M. Hacène Par Badiâa Amarni L'intelligence économique est en phase de mise en place en Algérie. Après l'étape de sensibilisation, place maintenant à la réalisation des objectifs à travers la signature de 12 conventions de collaboration avec des entreprises publiques des secteurs de la pharmacie, de la mécanique, des travaux publics et de l'électronique. A titre d'exemple Saidal et Cosider ont déjà émis le souhait de participer à ce processus.C'est ce que nous a déclaré M. Mohamed Bacha Directeur général de la veille stratégique, des études économiques et des statistiques au niveau du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement (MIPMEPI) en marge de la cinquième édition du colloque international sur l'intelligence économique et le savoir en management organisée, hier à l'hôtel Riadh-Sidi Fredj, par NT2S (Information Security and management solutions) et le Laboratoire en organisation et gestion des entreprises (LOGE), avec la participation de grands experts nationaux et étrangers. Ces entreprises qui ont compris l'importance de l'intelligence économique se sont engagées à mobiliser les moyens humains, financiers et matériels pour la mise en place de cellules de veille stratégique en leur sein, de même que la motivation des responsables pour s'investir dans cette démarche souvent complexe. Il y a déjà trois mois, explique M. Bacha, des chefs de projets ont été désignés pour chacune de ces entreprises. Ils se déplacent à leur niveau afin de les suivre, de les manager et de les accompagner dans cette nouvelle tâche. Une feuille de route est évidemment mise en place pour mener à bien ces projets. L'implication du chef d'entreprise est plus que nécessaire dans la réussite de cette œuvre, sans laquelle cette dernière sera vouée à l'échec, fera savoir le directeur de l'intelligence économique au MIPMEPI.Interrogé par nos soins pour savoir si les entreprises privées adhèrent à cette démarche, notre interlocuteur répond par la négative précisant que celles-ci sont encore réticentes car elles sont dans la plupart du temps familiale. Sur la généralisation de cette démarche, M. Bacha nous a expliqué que son département ne souhaite pas élargir le panel des entreprises pour le moment car les cadres formateurs au niveau du MIPMEPI ne sont qu'au nombre de 6 à être spécialisés dans ce domaine de l'intelligence économique.Pour sa part, Mme. Amina Kadri-Messaid, enseignante chercheur à l'université Alger 2 et au CREAD, dira que l'Algérie est en phase de mise en place du processus de l'intelligence économique. La volonté des pouvoirs publics se traduit par la mise en place d'une formation à l'UFC (Université de la formation continue) qui est déjà à sa deuxième session. Cette dernière va s'achever à la fin de l'année 2011. Les étudiants entrain de suivre ce cursus sont chargés par leurs entreprises respectives de préparer un projet de mise en place de cellule de veille, confie notre interlocutrice. Et d'ajouter que ce processus est de longue haleine. La mise en place des outils pour cette veille n'est pas encore effectuée. Certains de ces outils existent mais coûtent chers, mais il faut prendre conscience de leur importance. Ces outils sont représentés par des processus informatiques qui servent entres autres au recueil de l'information et son traitement. Faut-il souligner que ce séminaire de deux jours est parrainé par le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, de l'UFC, de l'ambassade de France en Algérie et de Business school (SKEMA) en France. Divers thèmes ont été abordés lors de la première journée entres autres «La veille : enjeux pour les entreprises», et «comment mettre en place une dynamique de veille ? Présentation des meilleures pratiques». La journée d'aujourd'hui sera consacrée à «l'intelligence économique et les entreprises algériennes : témoignage et retour d'expérience», et à «l'intelligence stratégique dans les organisations professionnelles contemporaines : défis et perspectives cas de l'Algérie», entres autres.