Des entreprises publiques vont mettre en place des cellules de veille stratégique, dont Saidal, l'Entreprise de production de matériel de travaux publics et le Groupe des entreprises du ciment, a indiqué hier à Alger Mohamed Bacha, directeur général de l'Intelligence économique auprès du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement. C'est en marge du 4e colloque international sur l'intelligence économique que M. Bacha expliquera : «Nous sommes en train de travailler avec une dizaine d'entreprises pour la mise en place de cellules de veille, comme Saidal, l'ENMTP et GICA. Mais à l'intérieur de la cellule de veille, c'est très complexe, car il s'agit de métiers difficiles à constituer et de compétences qu'il faut avoir et d'outils qu'il faudra maîtriser. Ceux sont de grandes entreprises qui ont les capacités d'avoir leur propre cellule de veille.» Il a ajouté que les pouvoirs publics, notamment son ministère, espèrent que «des processus de mutualisation de veille regrouperait plusieurs entreprises qui n'ont pas la possibilité ou les moyens d'avoir leur propre cellule de veille. L'entreprise algérienne reste, selon les standards internationaux, une petite entreprise, malheureusement même pour nos grandes entreprises. Hormis Sonatrach, Sonelgaz et deux ou trois autres, les autres entreprises que nous considérons comme étant de grandes sont aux standards internationaux à peine moyennes». Le DG de l'IE reconnaît qu'il reste beaucoup de travail à faire pour renforcer ces entreprises et faire en sorte qu'elles deviennent plus fortes et plus puissantes. Pour lui, «la puissance de notre industrie est incontournable et indissociable de la puissance de ces entreprises car si nous avons des entreprises fortes qui s'imposent sur le marché mondial forcément notre économie va se diversifier voire exporter et conquérir des marchés». Dans un environnement difficile et hostile, la PME algérienne ne peut actuellement s'intéresser à l'Intelligence économique car il s'agit d'une «culture» qu'il faudra s'approprier à tous les niveaux pour pouvoir mettre en place les procédure et les outils pour sa mise en place au sein de l'entreprise. C'est pourquoi, selon M. Bacha, la mutualisation permet aux gens de s'associer pour travailler ensemble pour faire de la veille stratégique. Convention ministère-Caci Dans ce sens, actuellement, le ministère est en discussion avec la Chambre algérienne de Commerce et d'Industrie (Caci) avec laquelle il a une convention de partenariat de manière à ce que les relations soient codifiées et qu'ils puissent ensemble atteindre des résultats. Dans le même prolongement, «un cycle de formation et de sensibilisation des entreprises algériennes (publiques et privées) par région en leur proposant des formules d'association soit au niveau des structures des chambres de commerce de wilaya, soit par la création d'entités qui travailleraient de manière coopérative pour l'ensemble des entreprises qui serait un bureau d'étude de veille soit sectoriel, soit national en fonction de différentes entreprises et nous pourrions imaginer un système d'actionnariat de ces entreprises dans ce bureau d'étude qui travaillerait pour eux dont elles assumeraient en tant qu'entreprises la fourniture d'un cahier des charges ou un plan de charge pour qu'il fonctionne». Il a noté, toutefois, que cela reste des pistes de travail car l'IE est d'abord une «culture» à ancrer dans les mentalités. Dans le cadre de la loi de finances 2010, un dispositif budgétaire a été adopté pour la mise en œuvre de l'intelligence économique en Algérie. Il est à rappeler qu'une trentaine de cadres d'entreprises nationales sélectionnées par le ministère suivent actuellement une formation à l'université de la formation continue à Alger pour obtenir un «diplôme de post-graduation spécialisée». Une autre convention a été également signée par le ministère avec l'université de Batna, et d'autres suivront, a-t-il annoncé.