De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Le film Bab'Aziz, le prince qui contemplait son âme du cinéaste tunisien Nacer Khmir a été projeté, lundi dernier, à la maison de la culture Abdelkader Alloula de TlemcenD'une durée de 1h36mn, le film, qui a été suivi par un public nombreux, curieux de découvrir le 7e art tunisien, a été tourné en grande partie en Iran. Véritable chef-d'œuvre cinématographique, le long métrage raconte l'histoire de deux personnes en quête de leur chemin dans l'immensité du désert : Ishtar, une petite fille pleine de vie, guide son grand-père Bab'Aziz, un derviche aveugle qui doit aller à la grande réunion que tiennent les derviches tous les trente ans dans le désert. Mais pour trouver l'endroit où se tient la réunion, il faut avoir la foi, savoir écouter le silence infini du désert avec son cœur. Leur voyage à travers l'océan de sable et leur quête croisera d'autres cheminements et d'autres destins : Osman, qui rêve de retrouver les jeunes femmes découvertes au fond d'un puits… Zaid dont le chant a séduit une beauté irréelle qu'il a perdue… et puis, le Prince qui a abandonné son royaume pour devenir derviche… C'est un conte ancien que Bab'Aziz raconte à Ishtar tandis qu'ils cheminent péniblement dans le sable. Mais l'irréel déborde sur le réel. Le désert n'est ni stérile ni hostile avec qui sait le voir et l'écouter, et il finira par révéler son secret au derviche. Bab'Aziz verra le lieu de la réunion. Le vieil homme embrasse sa petite fille une dernière fois avant de la confier à Zaid dans un fantastique kaléidoscope de couleurs et de sons. Pour Bab'Aziz, il est temps de fusionner avec les éléments...Ce film, tout simplement merveilleux, à tous les points, est le deuxième programmé lors de ces journées culturelles tunisiennes. Il a été précédé par Wajd, les mille et une voix de Mahmoud Ben Mahmoud, qui a décroché le grand prix du festival du documentaire d'Istanbul en 1998. Le documentaire est un pèlerinage aux sources de la musique islamique : l'univers mystique du soufisme, là où l'Islam a développé le meilleur de sa musique de Tunis en passant par Le Caire, le Rajasthan jusqu'à Istanbul et le Sénégal… Notons que la semaine culturelle tunisienne inscrite dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» a réservé une place importante au 7e art avec la projection de nombreux films documentaires, longs et courts métrages. Parmi les films qui seront projetés figurent Trente de 1h51mn de Fadhel Jaziri, qui dessine les contours de la nouvelle Tunisie, ainsi que trois autres films dont Mirage de Abdelhafid Bouassida et Sekia. Au volet musique, plusieurs concerts sont inscrits au programme. La scène sera animée par, entre autres, Lajnef Zahra et la troupe musicale Assalam. Pour le 4e art, des pièces théâtrales seront présentées, notamment Une lettre à ma mère de Salah Fellah.La Tunisie, qui a déjà abrité la manifestation de «Kiraouan, capitale de culture islamique», exposera également au palais de la culture et à la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen son art plastique et de la calligraphie, en plus des conférences thématiques qu'animeront des spécialistes tunisiens.Il est à noter que depuis l'ouverture de la manifestation, la Tunisie est le troisième pays hôte de la capitale des Zianides après l'Irak et la Turquie.