Le projet de réalisation de la station de dessalement de l'eau de mer de Chatt El Hillal, dans la wilaya de Aïn Témouchent, sera réceptionné durant le premier trimestre 2009, apprend-on des responsables de ce projet, confié à l'entreprise espagnole GEIDA. D'une capacité de 200 000 m3/jour, cette station, qui résoudra définitivement les problèmes d'approvisionnement en eau potable de la wilaya de Aïn Témouchent et celle d'Oran, précise-t-on, enregistre un taux d'avancement global de 73,01%. Prévue initialement pour la fin 2008, la réception de cette station a été différée pour, entre autres causes, «la nécessité de mener des travaux hors contrats», poursuit-on. Il s'agit en premier lieu du «renforcement des fondations de l'usine», en raison du «changement, à trois reprises, du terrain d'assiette». Les responsables chargés du projet ont dû également «opérer des modifications dans la sous-station électrique», outre «l'aménagement de l'oued mitoyen pour protéger la station contre les inondations, ce qui bénéficiera aussi au village», et, enfin, «la réalisation d'une route d'accès à l'usine afin d'éviter l'encombrement du village», explique-t-on. Parallèlement aux travaux de la station, une opération portant sur son raccordement aux réseaux AEP est menée par une entreprise chinoise. Son taux d'avancement est de l'ordre de 60%. Une fois mise en service, cette station permettra à la wilaya de résoudre, définitivement, le problème d'alimentation en eau potable de la population et de disposer même d'un surplus de réserves hydriques. En effet, selon la direction de l'hydraulique et des ressources en eau, les besoins de la wilaya sont estimés à 75 000 m3/jour. Dans une première phase, explique-t-on, les 200 000 m3/jour de la station seront répartis entre Aïn Témouchent (110 000 m3) et Oran (90 000 m3). «Dès la mise en service de la station de dessalement d'Oran, la totalité de la production de Chatt El Hillal sera affectée à la wilaya de Aïn Témouchent», souligne-t-on, d'où la possibilité d'utiliser le surplus pour l'irrigation agricole. La station produira de l'eau dessalée à travers 10 modules en utilisant la méthode d'osmose inverse et nécessitera une consommation électrique de 4,15 kwh/m3. Elle sera gérée par la société par actions (SPA) Beni Saf Water Company (BWC) constituée à cet effet, GEIDA Beni Saf détenant 51% et AEC 49%, rappelle-t-on. Estimé à 236 millions de dollars, le projet est financé à 80% par la Banque extérieure d'Algérie (BEA). Les 20% restants étant à la charge de la BWC. Elle sera exploitée par l'UTE Desaladora Beni Saf pour une durée contractuelle de 25 ans. R. I.