Photo : S. Zoheir Par Youcef Salami Sonatrach pourrait prendre jusqu'à 10% d'actions dans le groupe gazier espagnol Gas Natural Fenosa. Si la compagnie nationale des d'hydrocarbures le fait, c'est pour apurer le litige financier qui l'oppose à Gas natural sur le prix du gaz livré à l'Espagne.L'information est livrée au conditionnel par un journal ibérique repris par de nombreuses agences de presse. La publication espagnole rapporte que Gas Natural, actuellement contrôlé à hauteur de 68% par le groupe pétrolier Repsol et la caisse d'épargne La Caixa, «serait» sur le point de réaliser une augmentation de capital pour permettre l'entrée de Sonatrach, en règlement de l'argent qu'ils lui doivent. Le reste de l'argent dû «serait» payé en liquide et via des révisions de prix à l'avenir.Gas Natural a réagi à la publication de l'information en rendant public un communiqué dans lequel elle assure qu'à cette date «aucun accord n'a été conclu». «Nous répétons que Gas Natural Fenosa et Sonatrach continuent d'avoir des négociations dont nous espérons un résultat bénéfique pour les deux parties, qui règle définitivement la controverse», ajoute le communiqué.Le conflit entre Sonatrach et Gas Natural Fenosa remonte à fin 2006. Sonatrach avait alors demandé à son partenaire ibérique de revoir les tarifs des prix du gaz. Au départ, les Espagnols s'étaient montrés coopératifs et voulaient parvenir à un accord qui arrangerait les deux parties. Les deux groupes avaient même ébauché les principes d'un accord sur l'ajustement des prix en plusieurs phases, avant que Gas Natural ne se ravise. Ce dossier a refroidi les relations commerciales entre les deux groupes. Dans ce dossier, Gas Natural conteste les hausses des tarifs du gaz naturel appliquées à partir de 2007 par Sonatrach, qui fournit environ le quart du gaz consommé en Espagne à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME). Les deux compagnies ont engagé une série de négociations autour de cette question. Sans succès. L'impasse était telle qu'il faillait porter cette affaire devant une instance arbitrale. Et, c'est ce qui a été fait. La Cour d'arbitrage de Paris a tranché dans ce conflit en faveur de Sonatrach, il y a près de deux ans, et Gas Natural devait payer quelque 1,5 milliard de dollars à la compagnie nationale des hydrocarbures. Mais la décision sera contestée par les Espagnoles. La direction de Gas Natural a déclaré au lendemain de cet arbitrage qu'elle allait «analysaer» ce verdict afin de «déterminer» les actions à entreprendre en «défense de nos droits». L'Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l'Espagne, devant le Nigeria et le Qatar.