Les Palestiniens maintiennent le cap. Réclamer la reconnaissance de leur Etat à l'ONU en septembre prochain est devenu l'objectif premier. Les chances de négociations avec l'occupant israélien déjà minces, se sont quasiment écroulées après le discours défiant du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Face au Congrès américain Netanyahu a fait savoir combien Israël n'a que faire du droit international. Même le président américain Obama s'est empressé de rassurer le principal lobby pro israélien AIPAC. Washington soutiendra toujours l'Etat colonial quel que soit la couleur de son gouvernement. Pour les palestiniens les choses sont désormais claires. Il ne subsiste qu'seule issue. Mettre la communauté internationale devant ses responsabilités. «Notre choix fondamental, ce sont les négociations, mais s'il n'y a pas de progrès sur les négociations d'ici septembre, nous nous tournerons vers les Nations unies», a prévenu le président palestinien Mahmoud Abbas. L'Organisation de libération de la Palestine a dénoncé le discours de Netanyahu devant le Congrès américain, le jugeant «beaucoup éloigné du processus depaix» et «contenant de nombreuses erreurs et falsifications». La direction palestinienne devrait réagir et adopter une position avant une réunion du comité de suivi arabe samedi au Qatar. Au lendemain du discours du président américain posant les lignes de 1967 comme référence des négociations, les Palestiniens avaient paru envisager de lever leur objection à des pourparlers sans moratoire sur la colonisation israélienne. Mais l'arrogance israélienne résultat d'une impunité à toute épreuve a changé la donne. La parenthèse s'est refermée après le discours sans concessions de Netanyahu. Le président américain s'est prononcé le 19 mai pour la première fois pour un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967. Il a en contre partie opposé une sèche fin de non-recevoir au projet de demande à l'assemblée générale de l'ONU d'un Etat palestinien. Obama ne veut pas que les palestiniens soumettent leur situation à la communauté internationale. Tirant les conclusions de l'échec des négociations avec Israël, les Palestiniens veulent demander au Conseil de sécurité de reconnaître leur Etat sur les lignes de 1967, quitte à se retourner vers l'Assemblée générale, au cas où les Etats-Unis brandiraient leur sacro saint veto. Dans cette hypothèse, ils devraient invoquer une résolution de 1950 autorisant l'Assemblée générale à se substituer au Conseil de sécurité quand celui-ci est paralysé par le veto d'un membre permanent. Netanyahu a tracé mardi une série d'exigences impossibles pour les palestiniens : l'abandon inconditionnel d'El Qods et du droit au retour des réfugiés, la reconnaissance d'Israël comme Etat juif et l'acceptation d'une présence militaire israélienne de longue durée. Pour les palestiniens la lutte continue. M. B.