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Bureaucratie quand tu nous tiens…
Le changement des mentalités doit précéder l'éradication de ce fléau
Publié dans La Tribune le 28 - 05 - 2011

«Le ridicule ne tue pas». Surtout en Algérie où quand tout va de travers, on se suffit d'invoquer une phrase magique : «Allah ghaleb, c'est ça ton pays». Mais qu'est ce que cela signifie ? La question se pose sérieusement lorsqu'il est constaté un fouillis indescriptible au sein des administrations.En effet, à l'ère de la modernisation et de la réforme au ministère de l'Intérieur qui devaient se traduire par de nouvelles mesures d'allègement des procédures d'obtention de différents documents administratifs, les réflexes bureaucratiques se multiplient.Tout citoyen qui projette de renouveler son passeport doit impérativement prendre un congé s'il ne veut pas se faire renvoyer de son emploi pour «absences irrégulières», car le parcours du combattant est laborieux.Pour obtenir ce précieux document de voyage, il est exigé notamment un acte de naissance 12 S (acte sécurisé) du concerné et sa nationalité. L'acte de naissance 12 S ne devrait être délivré, comme il a été expliqué à maintes reprises par l'ex-ministre de l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, qu'une seule fois dans la vie. Il s'agit d'un extrait de naissance conçu avec une texture de papier spéciale et où devait, dans un premier temps, être apposée l'empreinte digitale du concerné et la signature d'un garant, qui engagera sa responsabilité pénale pour certifier que les informations dudit document sont authentiques. Aujourd'hui, le garant n'est plus une obligation pour l'obtention du 12 S, ni l'empreinte d'ailleurs. Il n'en demeure pas moins que cet acte est considéré comme un document sécurisé où est mentionné clairement la nationalité de son propriétaire.Mais et comme, encore une fois, le ridicule ne tue pas, le 12 S ne suffit pas pour certifier qu'un individu est algérien. Il faut alors retirer le certificat de nationalité, et pour le faire ce n'est pas chose facile. Il faut présenter les actes n°12 du concerné, de son père et de son grand-père. Un acte n°12 est un extrait de naissance demandé auprès de la commune de naissance et donc après vérification des registres de naissances.Comme l'informatisation des administrations n'est qu'une vague promesse qui tarde à voir le jour, surtout dans les petits villages, la majorité des Algériens est amenée à se déplacer pour le retrait des extraits de naissances. Alors si, par hasard, le grand-père est né au 19ème siècle, dans un douar au sommet d'une montagne sans être inscrit à l'état civil, il faudrait retirer son extrait de décès. Dans le cas où le décès n'est également pas inscrit auprès de l'état civil, il faut établir cet extrait après un jugement et la présentation de témoins ! Et, savez-vous ?, l'extrait de naissance d'une personne décédée (précision inscrite sur le document) a une période de validité selon l'appréciation du préposé au guichet. Mieux, l'extrait de naissance 12 S, dont le retrait exige la présentation d'un extrait n°12, n'est pas valable pour l'obtention de la nationalité !! Il faut donc prévoir plusieurs exemplaires du n°12 au moment où l'Etat prône l'allégement des procédures administratifs. L'autre bévue réside dans le document affiché juste à côté des guichets et sur lequel sont mentionnés les documents exigés pour la délivrance du certificat de nationalité. Il n'est pas fait état de la possibilité de retirer son certificat de nationalité en présentant les extraits de naissance de la mère et du grand-père maternel alors que ce cas là est prévu par loi depuis 2005. Cas spécifique diriez-vous ? Pourquoi est-ce que les administrations feront de ces personnes des «cas spécifiques» alors que la loi leur a octroyé un droit, celui d'être algérien de par leur mère ? Ne leur suffit-ils pas les préjugés de la société qui en font des cas ?L'inconcevable dans ce parcours du combattant, c'est aussi le fait que pour le retrait de la nationalité, vous être amené à prendre place dans une salle d'audience au tribunal de Abane Ramdane face à six agents qui, eux, prennent la place habituellement consacrée au membres constituant le tribunal. Les six agents, chaque dix à quinze minutes, font l'appel à tour de rôle des personnes dont le document est prêt à être livré. S'il est vrai que la délivrance du certificat de nationalité s'effectue actuellement dans la journée, la manière de sa remise aux concernés reste incompréhensible.L'autre incompréhension réside dans le traitement des dossiers, que ce soit ceux du passeport, de la carte d'identité nationale ou encore la carte grise. Le délai de délivrance de ces documents varie d'une daïra à une autre.Si au niveau de l'annexe de Sidi M'hamed, il ne faut que quelques heures pour retirer sa carte grise, à Dar El Beïda, il faut quelques mois !Et c'est déjà une amélioration pour la circonscription qui a atteint, auparavant des délais record, où des citoyens ont dû attendre deux ans pour retirer leur carte grise ! Dans la daïra de Dar El Beïda toujours, il n'était pas possible, l'été dernier, de déposer une demande de renouvellement de passeport. La cause : «pénurie des imprimés» !Autre lieu, autre exemple. Un citoyen résidant à Alger qui a acheté un véhicule immatriculé à Oran a effectué de multiples déplacements au niveau de la daïra pour établir sa carte grise. Le dossier devait être transféré à Alger, mais, trois mois après, ne voyant rien venir, ce dernier a dû recourir à d'autres méthodes. «J'ai dû appeler un haut cadre pour que mon dossier soit envoyé à Alger. Ça fonctionne ainsi que voulez-vous», dira-t-il.Dans la petite localité de Méliana, l'APC ne désemplie pas. Avec vingt préposés aux guichets, il y a des files qui se constituent. «Il y a foule tous les jours. Aujourd'hui, moins que d'habitude» confie une des employés de la mairie. Mais pourquoi donc, les citoyens ont-ils besoin de retirer autant de documents ? Ce n'est sûrement pas un syndrome collectif qui pousse les algériens à demander des actes de naissances ou des fiches familiales juste pour satisfaire un besoin maladif. C'est plutôt la confirmation d'une bureaucratie dont les préjudices sont incommensurables. Si les dégâts du terrorisme sont directement perceptibles, ceux de la bureaucratie sont sourds, profonds et indicibles.
H. Y.

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