Aujourd'hui, l'intelligence économique s'érige en science à part entière pour la maîtrise de l'information stratégique, mais se présente surtout comme un véritable outil opérationnel de management qui vise, grâce à la maîtrise et à la protection des connaissances, à améliorer sans cesse la compétitivité des entreprises dans un environnement constamment concurrentiel, et de réduire le degré d'incertitude dans la prise de décision et anticiper ainsi les crises, y compris par l'influence de l'environnement pour le rendre plus avantageux. En fait, les entreprises «éveillées» qui sont à l'écoute de leur environnement peuvent réussir plus que les autres car elles essayent toujours d'être concurrentielles et compétitives.En Algérie, hormis les grandes entreprises qui se sont ouvertes sur l'environnement et qui suivent l'évolution qui s'opère dans notre société, les autres, représentant dans leur majorité des entreprises familiales, peinent à suivre cette évolution. L'introduction du concept d'intelligence économique dont on parle en Algérie depuis 10 ans permettra aux entreprises qui y adhéreront de mieux être à l'écoute de leur environnement à travers l'installation de cellules de veille stratégiques dont l'objectif est de recueillir à temps l'information qui pourrait booster l'entreprise vers un grand développement grâce à une compétitivité qu'elle peut garantir. Car recueillir à temps l'information, la trier et l'analyser donne l'occasion de prendre la bonne décision et en temps opportun.En 2008, le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements avait lancé une campagne de sensibilisation quant à l'utilité de l'intelligence économique à adopter par les entreprises nationales. Une campagne qui a duré deux ans (jusqu'à 2010) et qui a amené les entreprises conscientes de son intérêt à se rapprocher du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements pour adhérer à ce programme. Douze entreprises, jusqu'à maintenant, ont signée des conventions de collaboration avec le département de Benmeradi visant à les accompagner dans cet effort de mise en place de cellules de veille. Des cahiers des charges sont établis et des experts sont affectés pour permettre de suivre l'entreprise et la coacher dans tous ce processus. Depuis maintenant trois mois, des chefs de projet pour chacune des entreprises ont été désignés pour faire le suivi, et ce, en se déplaçant au sein de l'entreprise pour voir comment évoluent les choses. Pour garantir la réussite de cette démarche d'intelligence économique, le chef d'entreprise se doit de s'impliquer réellement s'il ne veut pas que sa volonté reste au stade de vœux. L'implication dans cette œuvre est donc un élément fondamental pour garantir la réussite recherchée en introduisant l'intelligence économique. Un concept qui a encore beaucoup de chemin devant lui avant de devenir une réalité palpable sur le terrain permettant de faire évoluer les entreprises algériennes et les faire propulser à la place qui devrait être la leur et pourquoi pas pour aller vers les marchés internationaux. Un défi qu'elles devraient relever même si beaucoup déjà se sont placées sur le marché mondial à force de persévérance et de bonne volonté. Celles qui restent doivent suivre l'exemple, s'ouvrir sur leur environnement et arracher aussi leur place à l'international. Un travail de longue haleine, mais il faut au moins commencer. B. A.