Photo : M. Hacène Par Ali Boukhlef Aboudjerra Soltani se veut le chantre de la démocratie parlementaire et veut en donner l'exemple. invité de la rédaction de la radio chaîne III le chef du MSP a annoncé son retrait de la présidence de son parti dès la fin de son mandat. S'il passe à l'acte en incarnant l'alternance à la tête de sa formation, le président du MSP n'arrive toujours pas expliquer comment sa formation a voté pour la suppression de la limitation du mandat présidentiel en 2008. «Nous avions dit qu'il fallait donner cinq autres années au président de la République. Aujourd'hui, l'Algérie est arrivée à bon port. Nous pouvons revenir à la vie normale et limiter les mandats présidentiels pour garantir une alternance au pouvoir». Si un président ne réussit pas en dix ans, il ne pourra pas le faire en quinze ou en vingt ans ! Aujourd'hui, il y a des révolutions autour de nous avec un slogan : «nous en avons assez !», a-t-il dit. «Assez des gens qui gouvernent pendant vingt ou trente ans. Il faut donner l'occasion au peuple de choisir ses représentants», a-t-il fulminé. Pour montrer sa conviction, le président du MSP a annoncé lui-même son retrait de la direction du parti après la fin de son second mandat. Malgré cela, l'ancien ministre d'Etat sans portefeuille estime qu'à 57 ans, il encore jeune. Ceci pour montrer que dans son parti, l'essentiel de l'encadrement est constitué de jeunes. «Le flambeau de l'Etat algérien, de l'histoire algérienne, de l'héritage de la révolution est devenu le droit de la génération de l'indépendance. Nos jeunes sont en mesure de recevoir cet héritage, gérer et mener l'Algérie vers la modernité», a-t-il dit dans ce sens.Toujours dans le chapitre de «la démocratie», Aboudjerra Soltani ne veut pas se substituer aux instances de son parti dans la décision concernant le retrait ou le maintient dans l'Alliance présidentielle.«J'ai dit que je suis favorable à un régime parlementaire. Cette décision relève des prérogatives du Conseil consultatif qui se réunira en juillet prochain. A l'issue de la réunion, je sortirai pour annoncer à la presse la décision prise en toute souveraineté», a-t-il affirmé.Le président du MSP plaide pour un parlement Mono caméraliste pour les prochaines réformes. A ses yeux, «il faut dissoudre le Sénat». «Le Sénat est une institution constitutionnelle qui a été créée dans les conditions particulières à l'Algérie marquée par la tragédie nationale. Le Sénat devait mener des missions que l'Etat algérien ne pouvait pas mener. Ces craintes se sont dissipées. Aujourd'hui, il faut revenir à une vie politique et parlementaire normale, à la souveraineté du peuple. L'état d'urgence a été levé et la tragédie nationale est terminée», a-t-il dit dans ce sens.Concernant la représentation des femmes en politique, le président du MSP s'est dit contre l'instauration d'une proportion pour les femmes à cause «des traditions». «Les femmes viennent à nos meetings, mais il est difficile pour elles de se porter sur une liste», a-t-il insisté.