De notre correspondant à Béjaïa Nacer Aksel Les prix des fruits et légumes au 15e jour du Ramadhan ont connu une tendance à la baisse. Parallèlement, ceux des autres produits alimentaires, comme les volailles, les viandes rouges, les merguez et les boissons gazeuses sont plus ou moins stables. Cette tendance à la baisse des légumes et fruits s'explique d'abord par la stabilité de l'offre et ensuite par la dépréciation de la demande réelle. En effet, cette saison, on a enregistré de bonnes récoltes de fruits. C'est une année assez particulière. Les légumes ont également connu un bon rendement. Le circuit de distribution a aussi bien fonctionné. D'ailleurs, la Direction de contrôle des prix (DCP) de la wilaya de Béjaïa le confirme dans son bilan partiel de la première quinzaine du mois de Ramadhan. «S'agissant de l'approvisionnement du marché, aucune perturbation ou tension n'a été relevé. L'ensemble des produits de large consommation : lait, pain, semoule, fruits et légumes sont disponibles en quantité suffisante à travers l'ensemble des localités de la wilaya», lit-on dans le rapport. Le second facteur qui a provoqué la baisse légère des prix des fruits et légumes, c'est la dépréciation de la demande des produits alimentaires, concurrencée par celle des articles scolaires. Les légumes tels que les tomates fraîches, les haricots verts, le poivron vert, les carottes… ont retrouvé leurs prix initiaux, c'est-à-dire ceux d'avant le Ramadhan. Concernant la qualité des légumes et fruits, leur abondance a favorisé un triage en calibres différents et en fonction de leur état de fraîcheur. Ce qu'on n'a pas l'habitude de voir sur les étals. Quant à la qualité des produits périssables de large consommation tels que les viandes blanches, les viandes rouges, le poisson, les merguez, les boissons gazeuses, les services de la santé n'ont signalé aucune victime. Aucun cas d'intoxication majeure durant la première quinzaine de ce mois n'a été enregistré. On explique ces raisons, d'abord, par l'éveil des consommateurs de la région qui prêtent attention à la qualité des produits avant de les acheter. Mais également, par le déploiement des brigades mixtes composées d'inspecteurs vétérinaires de la direction des services agricoles et des services de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes dépendant de la direction du commerce de la wilaya de Béjaïa : «Une soixantaine de personnes, composant les différentes brigades de contrôle de la qualité et des pratiques commerciales, sont mises à contribution pour la réalisation du programme.» Cette campagne a comptabilisé 580 infractions, en majorité liées au manque d'hygiène et d'étiquetage ; six boulangeries ont été fermées. Celle-ci n'est, en réalité, que la continuité de la caravane de contrôle de qualité initiée par le ministère du Commerce au mois d'août dernier. Ce genre d'actions, certes, est productif, voire indispensable, mais il reste conjoncturel et insuffisant. Il appartient aux consommateurs de s'organiser en association pour surveiller en permanence ce qu'ils achètent et consomment et rejeter tout ce qu'on essaye de leur imposer. Malheureusement, la wilaya de Béjaïa ne dispose que d'une seule, l'«Association de défense des consommateurs de Kherrata», présidée par M. Mejdoub. Celle-ci tente tant bien que mal de sensibiliser les citoyens sur le comment reconnaître les qualités des produits de large consommation.