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Les chemins incertains de la convergence des luttes des peuples
Dans un grand silence l'OTAN décide de frapper encore en Libye
Publié dans La Tribune le 02 - 06 - 2011

Dans les désormais très lointains cours de philosophie qui ne s'arrêtait pas au syllogisme, les candidats bacheliers pouvaient apprendre que les sociétés primitives vivaient sans Etat et que ce dernier pouvait exister à l'état embryonnaire ou à des stades sophistiqués.
Mais qu'il existe dès qu'un groupe d'hommes, se distingue par une supériorité économique et symbolique sur les autres par ou pour différentes raisons. Mais l'Etat existe dès que ce groupe d'hommes devient capable de s'octroyer le monopole de la violence, de régenter la vie sociale et économique des autres groupes et de «dire le droit». Dans ses formes embryonnaires l'Etat, comme dans ses formes les plus sophistiquées, consiste à s'assurer un monopole de la violence combinée à une parole dite appelée le «droit», légitimant la violence et, dans le même mouvement, user de cette force «légitimée» pour faire de cette parole un monopole de l'état.
A la base l'Etat naît dans cette équivoque qui a besoin à son tour de nouvelles équivoques pour perdurer comme expression d'une volonté commune, celle de tous, quand il n'exprime que la volonté de quelques uns d'opprimer le reste en faisant passer cette volonté particulière pour la volonté générale.L'affaire libyenne a porté cette problématique de la volonté de quelques pays d'être le gouvernement de toute la planète mais comme une dame porte le bébé arrivé à terme tout visible dans un ventre grossi. La décision de l'OTAN de prolonger son agression coloniale en Libye concentre le problème dans un troublant impensé. Ainsi quelques pays concentrent les moyens militaires considérables et monopolisent le droit de dire le «droit», ils se réunissent en G8 et décident
pour le reste du monde en invitant quelques présidents pour faire passer l'impression qu'ils agissent pour le bien de tous – sans se donner trop de peine quand même – et mènent les guerres selon le droit qu'ils ont écrit tous seuls. La régularité des réunions du G8, l'usage d'une force militaire mobilisée en permanence et le monopole de dire le droit à travers le cosmétique de la démocratie sont les éléments fondamentaux d'une gouvernance mondiale en marche depuis la chute du mur de Berlin. Les côtés équivoques ne pèsent plus très lourds de cette gouvernance mondiale qui s'installe avec ses parlements de Davos, ses conseils de ministres du G8 (sous présidence américaine quand même !), ce Tribunal Pénal International. Mais ils restent quand même. Cette gouvernance doit agir et fonctionner sous le signe de la dénégation permanente mais d'une dénégation confirmative. Les dirigeants de ces grandes puissances doivent constamment répéter qu'ils agissent en vertu d'une morale qu'ils espèrent transcrire en «droit». Mais qui aurait du légiférer ? Quelle instance représentative universelle ou quel parlement mondial a discuté de ces principes oraux ou a légiféré pour dire ce droit ? Evidemment, aucun parlement. Car la référence à l'ONU gêne par l'origine de cette institution : elle reflète des compromis et des accords entre des «Etats nationaux» disposant de droits égaux et souverains dans leurs pays. Ces ententes qui ont permis de créer l'ONU restent, en leur principe, antinomiques avec cette image que nous brandissent les USA et leurs puissances vassales d'agir au nom d'une « volonté générale». Nous assistons à une phase historique, réellement historique et réellement formidable au sens étymologique. À la légalité internationale née des rapports de forces entre nations après la deuxième guerre mondiale les grandes puissances du G8 veulent opposer la légitimité de principes moraux qu'ils se donnés le droit de proclamer universels. L'«Affaire libyenne» a aussitôt commencée, aussitôt investie de cette fonction : désormais aucun dictateur – lequel, celui qui interdit aux femmes de conduire ? - ne pourra réprimer son peuple - lequel de peuple, celui de Bahreïn ? - ne pourra réprimer son peuple. Bien sûr aucun texte juridique, aucun texte de droit, ne vient définir avec précision qui est ou non un dictateur comme hier aucune texte juridique ne précisait la notion de terreur et de terroriste. Une puissance qui a assassiné un million d'irakiens et en a déplacé près de deux millions peut ainsi émettre annuellement un rapport sur les droits de l'homme dans le monde ! Et un rapport attendu dans le monde mais avec une impatience particulière par la presse ultra libérale algérienne en vue de frapper le pouvoir pour mieux frapper l'idée de l'Etat national algérien. Car au fond de quel droit, les USA, même exemplaire sur ce plan là, s'ingèrent-ils dans la vie des autres nations et qu'en dire quand on met Somoza dans la balance ? On peut rétorquer avec facilité : par les liens que les humains se sont tissés dans leurs échanges, par les rapports qu'ils entretiennent. Parlons-en de ces liens ! Ils furent des liens de violence, de pillage, de vols, de cruauté, de soumission.Cette période tragique - tragique pour eux, car cela ne nous concerne que comme victimes – met ces dirigeants impérialistes devant le dilemme de l'habillage des idées. Le maquillage de leurs crimes et leurs mobiles de plus en plus apparents pour les opinions publiques ne tiennent pas la route bien longtemps. Très vite le pétrole se met à puer derrière les grands mots de démocratie. Alors la guerre tout court devient tributaire de la guerre des mots, de la guerre de la parole. De ce point de vue et depuis l'invasion de l'Irak, il faut noter que les grandes puissances ont marqué des points, beaucoup de points. Nous avions assisté à de grandes manifestations contre l'agression américaine sur l'Irak. Nous avions ensuite assisté à moins de protestation pour la Yougoslavie. Nous n'avons assisté qu'à de faibles et épisodiques contestations de l'agression sur la Libye. Que s'est-il passé entre temps ? Comment la conscience des gens en est venue à s'accommoder de ce genre d'intervention aussi bien en Libye qu'en Côte d'Ivoire ?Beaucoup de facteurs entrent en jeu et malheureusement les forces dominantes feront tout pour empêcher la publication d'études sérieuses sur cet aspect des choses. Nous sommes nous fait à l'idée d'une supériorité morale du modèle libéral et de ses corollaires politiques ? Nous sommes nous faits à l'idée d'une légitimité mondiale des USA et des dirigeants européens les plus acquis au capitalisme financier ? Peut-être. Une information anodine vient de nous apprendre que le tiers des africains appartient désormais aux couches moyennes. s'en suit une analyse qu'on peut accepter ou pas mais dont la ligne de fond est la monétisation de la notion de couche moyenne comme le FMI avait déjà monétisé la notion de pauvreté avec les conséquences dramatiques sur la perception des dirigeants africains de la question de la pauvreté par sa «désocialisation». Aminata Traoré a écrit deux très beaux livre sur cette question («L'Afrique humiliée» et le «Viole de l'imaginaire», disponibles à Alger). La monétisation de cette notion est évidemment importante et singulièrement trompeuse. Découvrir aujourd'hui que le tiers des africains appartiennent aux couches moyennes fait d'abord oublier qu'avant les agressions coloniales et parfois malgré elles les biens disponibles en Afrique et pour les africains ne le cédaient pas de beaucoup aux bien disponibles en Europe ; c'est le pillage colonial qui a creusé la différence. Quoi qu'il en soit l'accès d'un tiers d'africains aux niveaux de couches moyennes aiguise l'appétit des marchands. Mais cette info nous éveille aussi que cette notion monétarisée de couches moyennes veut dire aussi couches mondialisées. Dans notre expérience politique algérienne la plus immédiate nous sentons combien ces couches mondialisées sont sensibles aux sirènes ultra libérales et tellement désireuses de se «mondialiser idéologiquement et politiquement». Combien elles aspirent à une intervention étrangère qui les débarrassera des contraintes des frontières nationales et de cette idée surannée de nation. Une deuxième information moins anodine nous apprend que le gouffre financier que les banquiers – ou banksters – ont creusé pour la Grèce dépassera les 300 milliards d'euros. Même le trésor libyen ne suffira pas à combler le trou. Partout en Europe l'inquiétude monte et le mécontentement aussi. La peur s'installe chez les gens ; la peur de l'autre aussi. Le nègre, le basané, le jaune, le peau-rouge. Tout ce qui peut cristalliser et donner à la peur du lendemain une image et une possibilité d'exutoire. Alors que les grands dirigeants impérialistes craignent comme la peste la convergence des luttes du Tiers Monde avec celles des classes ouvrières des pays développés ce serait plutôt l'avènement de la conjonction aujourd'hui entre les aspirations «assimilatrices» des couches moyennes mondialisées des pays du sud avec les peurs des couches moyennes des pays du nord. Cela veut dire que les convergences révolutionnaires tardent à se produire et que face à cet état mondial du G8 et de l'OTAN l'internationale des peuples d'Egypte à Madrid n'a pas encore tout à fait trouvé sa voie.
M. B.


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