Comment les attentats du 11 septembre ont-ils été possibles? C'est la question que se posent et n'ont cessé de se poser, politiciens, policiers, journalistes et tous ceux effarés par ce qui s'est passé ce jour de septembre 2001. Cinq ans après l'événement sanglant new-yorkais, le mystère demeure entier. Le grand reporter français, Eric Laurent, a voulu, en menant sa propre enquête découvrir les soubassements d'un événement qui a changé la face du monde. Le fruit de ce travail de dix mois, effectué entre 2004 et 2005, s'est traduit par un livre très dense et très riche La face cachée du 11 septembre dans lequel Eric Laurent apporte des éléments d'information assez troublants et met en exergue nombre d'anomalies qui font apparaître les contradictions des déclarations de divers responsables américains mettant en doute les affirmations des officiels américains tout au long des mois qui ont suivi les attentats de New York et de Washington, lors desquelles la Maison-Blanche et le Pentagone, notamment, se sont enferrés dans des déclarations que l'auteur n'hésite pas à qualifier de «mensonges». Eric Laurent résume de manière saisissante son travail en concluant: «L'assassinat du président américain (John F. Kennedy) en 1963 demeure un mystère entouré de mensonges; le 11 septembre, lui, reste un ensemble de mensonges, entouré de mystère». Un condensé qui exprime la philosophie de l'auteur sur des faits qui, en effet, laissent incrédule et perplexe lorsque l'on connaît leurs soubassements. Laurent apporte une contribution utile à la compréhension d'un événement qui marqua de manière sanglante le début du XXIème siècle. Mais ce n'est pas uniquement Eric Laurent qui s'est intéressé à ce coup de force qui a bouleversé la donne politique mondiale. D'autres scientifiques et journalistes ont enquêté de leur côté pour arriver à des conclusions qui remettent en cause nombre d'assertions et d'affirmations officielles de l'administration Bush. Parmi ces témoignages, celui de Thierry Meyssan qui estime que «les évènements restent mystérieux» et que «leur relation est remplie de bizarreries, d'incertitudes et de contradictions». Les incohérences et altérations dans les déclarations officielles américaines n'ont pas manqué, en effet. Eric Laurent, dont l'enquête sur l'opération contre le World Trade Center le mena dans une demi-dizaine de pays (Grande-Bretagne, Afghanistan, Pakistan, Israël, Qatar, Irak et Etats-Unis notamment) à la recherche de la vérité sur le 11 septembre, a rapidement mis en évidence la contradiction existante entre l'archaïque montagne de Tora Bora en Afghanistan, le refuge supposé du chef d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden, et l'élaboration d'une opération aussi sophistiquée et minutieusement préparée que l'ont été les attentats du 11 septembre 2001. Mais il n'y avait pas que cela. Des choses incroyables, que, par euphémisme, on qualifia de «délit d'initié», ajoutent à la confusion entourant le «mardi noir» américain alors que les autorités officielles américaines ont essayé de nier la véracité des faits qui ont eu lieu quelques jours avant les attentats. Ces délits d'initié sur lesquels Eric Laurent s'étend longuement, donnent en fait un autre éclairage au désastre du 11 septembre qui outrepasse le «complot» qui aurait été ourdi par des forces extérieures et une nébuleuse islamique, Al Qaîda, alors totalement inconnue. Ces délits «d'initié» résident dans le fait que, quelques jours avant les attentats, il y a eu la vente d'actions -par option- des deux sociétés de transport américaines, United Airlines, et American Airlines, dont les avions se sont écrasés sur les deux tours du World Trade Center, laissant supposer que les «traders» (spéculateurs financiers) savaient que quelque chose qui sortait de l'ordinaire allait se passer. Eric Laurent soutient ainsi qu'au lendemain même du 11 septembre, une immense falsification a commencé à être mise en place avec un tapage ayant pour toile de fond le bunker, super sophistiqué dont disposerait Ben Laden à Tora Bora, histoire de brouiller les pistes et surtout faire oublier, sinon effacer, le crime financier de délits d'initié commis la veille des attentats de New York et de Washington. La rumeur quant à l'existence d'une forteresse d'Al Qaîda au coeur des montagnes afghanes, distillée par la Maison-Blanche et le Pentagone, va être relayée par les médias américains qui se surpassent dans la surenchère autour des «luxueux et imprenables» bunkers de Ben Laden. Le secrétaire à la Défense américain, Donald Rumsfeld, en rajoute, lors de son passage dans une émission de la chaîne de télévision ABC, à propos de la « forteresse » de Ben Laden, qui indique, en réponse à une question du journaliste, «Oh, tu parles (sic,)! C'est du travail sérieux. Et ce lieu n'est pas unique, il en existe plusieurs. Et ils ont tous été utilisés très efficacement. J'ajouterai que l'Afghanistan n'est pas le seul pays qui possède des équipements souterrains». La boucle est ainsi bouclée. Dans un environnement moyenâgeux et archaïque, Oussama Ben Laden se serait fait entourer des derniers conforts de la civilisation occidentale, comme le fait qu'il disposerait dans son «bunker» d'un système de communication aussi étendu que, bien entendu, sophistiqué. Il aura suffi à Eric Laurent de se rendre sur les lieux de ce fameux repaire montagnard, futuriste et invincible, pour mettre à bas tout ce qui a pu être écrit sur cet étonnant bunker de Tora Bora devenu, par le fait de surenchères intéressées de médias et d'hommes politiques américains et occidentaux, une véritable légende. De fait, interrogés sur cette «forteresse» des guides afghans -dont beaucoup ont combattu pour ou contre Ben Laden et les talibans- n'ont pas caché leur surprise, le journaliste français n'obtenant, en retour, qu'une franche rigolade de la part de ses interlocuteurs afghans. Ces derniers ont vite fait de l'édifier sur la réalité de ce site imprenable en redonnant à la villégiature de Ben Laden son réel: de misérables grottes n'excédant pas une profondeur de trois mètres et ne pouvant contenir plus de cinq personnes à la fois. Le moins qui puisse être dit est que les Américains ont mené le monde en bateau à propos de la puissance et des moyens sophistiqués dont aurait disposé Al Qaîda et de son chef. Comment, s'interroge Eric Laurent, «dans un tel environnement moyenâgeux, une opération aussi sophistiquée que celle du 11 septembre a-t-elle pu être conçue et coordonnée?» De fait, ce n'est là que l'un des innombrables mystères qui entourent l'opération du 11 septembre 2001. Mais il n'y avait pas que le mystère entourant les circonstances des attaques contre les Twins Towers (Tours Jumelles) du World Trade Center, Al Qaîda et son chef, Oussama Ben Laden, selon Eric Laurent, qui revient sur l'autre énigme qui n'est pas sans liens avec les attentats du 11 septembre, les surprenants achats et ventes en bourse effectués les jours précédant les attentats. Un «délit d'initié» est un crime économique et financier impliquant des personnes «informées» qui tirent profit d'opérations en bourse pas du tout légales car le «trader» connaît des faits ou des événements qui pouvaient influer, en baisse ou en hausse, sur les actions d'une société cotée et surtout faire gagner au spéculateurs des gains faramineux. Plus qu'embarrassante pour l'administration américaine, cette affaire et ses non-dits de délit d'initié laissent entrevoir d'autres ramifications que celles que les officiels américains mettaient en avant. De fait, parfois maladroitement, l'administration Bush et la police fédérale (FBI) ont essayé d'effacer toute trace de cette affaire, en tout état de cause faire oublier un délit qui n'a pu être commis sans connivences de personnes bien placées dans la hiérarchie politique et financière américaine. Faire oublier, c'est ce à quoi se sont attelés le FBI et la commission des opérations en Bourse américaine. Ainsi, le 19 septembre 2003, soit deux ans après les faits, dans une déclaration passée quasiment sous silence par la presse américaine, le chef du FBI (police fédérale américaine) Ed Cogswell, avait déclaré le dossier clos sans autres suites. Les assertions de M.Cogswell ont été loin de convaincre les milieux financiers et boursiers les faisant plutôt sourire doucement, tant il était improbable, pour ne pas dire impossible, qu'une telle coïncidence puisse se produire: une opération boursière sur des actions détenues par des compagnies qui feront l'objet, quarante-huit heures plus tard, des plus meurtriers attentats commis aux Etats-Unis durant tout le dernier siècle. Pour éclaircir sa lanterne, Eric Laurent a demandé l'avis d'un expert en bourse anglais, lequel, goguenard, lui a répondu: «Les autorités américaines, pour une raison que j'ignore, couvrent ou dissimulent le plus spectaculaire délit d'initié jamais survenu. Vous ne trouverez personne dans la communauté financière pour croire en la fable officielle.» A la question d'Eric Laurent «Les services de renseignements pouvaient-ils ne pas avoir eu connaissance de tels mouvements?», l'expert affirme: «C'est vraiment peu probable» et d'ajouter «les services secrets surveillent les marchés comme du lait sur le feu, à la recherche de la moindre anomalie» et de souligner: «Croyez-moi, ils (les services secrets) ont les moyens de les détecter en temps réel. L'ampleur des achats qui ont dû être effectués par "portage", une technique qui permet de préserver un relatif anonymat, ne pouvait pas passer inaperçue». Cette affaire du 11 septembre renferme ainsi plusieurs intrigues gigognes qui déroutent quelque peu, comme est déroutant le mensonge élevé au rang d'institution par les officiels de l'administration américaine. Tout, en fait, n'a pas été dit sur les soubassements de cette étrange affaire où les non-dits et les questions sans réponses foisonnent. Ainsi, malgré tous ces faisceaux, sinon de preuves, qui disent l'anormalité et l'anomalie des opérations financières effectuées à la veille des attentats du 11 septembre, les autorités américaines persistaient à dire qu'il n'y avait pas de liens entre les deux faits. En fait, des doutes sérieux subsistent qui font que beaucoup de citoyens américains, notamment les parents et familles des victimes des attentats, ne sont pas loin de penser à une implication du gouvernement, d'où l'omerta et les secrets qui entourent une affaire devenue une «affaire d'Etat». Selon nombre de témoignages de financiers, enquêteurs et experts américains, différents éléments d´enquête ont systématiquement été bloqués par le gouvernement américain. Ce qui serait une preuve de l´implication de ce dernier dans les attentats, un pas que beaucoup sont prêts à franchir. Le mensonge institutionnalisé semble bien être une spécialité des administrations Bush, père et fils, si l'on se rappelle que, lors de la première guerre du Golfe en 1991, le secrétaire américain à la Défense de l'époque, actuel vice-président, Dick Cheney, (ancien patron de la société d'équipements pétroliers Halliburton -qui a raflé la mise en Irak, après l'occupation de ce pays-) affirmait à travers médias et plateaux de télévision que l'Irak est la quatrième puissance militaire mondiale. On sait depuis, ce qu'il en est . Aussi, les mensonges de l'administration américaine, répertoriés par de nombreux médias et experts, pas seulement par Eric Laurent, entrent de plain-pied avec la politique américaine de mise en oeuvre du «Nouvel ordre mondial». De fait, toute l'affaire montée autour de Ben Laden et de son bunker hyper sophistiqué et sécurisé dans les montagnes de Tora Bora n'est en fait que la partie émergée de l'iceberg d'une campagne qui visait loin d'autant plus que, autre énigme, l'arrestation du chef d'Al Qaîda ne serait pas l'objectif principal des Américains, à en croire un aveu quelque peu fâcheux du général Myers, chef d'état-major de l'armée américaine. Ainsi, selon le général Myers: «L'objectif n'a jamais été de capturer Ben Laden». Cette affirmation a été lâchée alors qu'il se trouvait aux côtés de son patron politique direct, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld. Le général Richard Myers, plutôt embarrassé a, certes, démenti quelque temps plus tard ses propos, mais le «mal» était fait. Aussi bien, Ben Laden pourrait n'être qu'une couverture à une opération américaine plus vaste qui le dépasse en fait. Outres les anomalies sur lesquelles s'étend le livre d'Eric Laurent, d'autres bizarreries furent constatées comme la non-intervention adéquate des forces militaires américaines, relevées et signalées par nombre d'experts des questions militaires et de sécurité. En effet, lors des premiers jours qui ont suivi le 11 septembre, les porte-parole des forces armées américaines parurent donner crédit à l'accusation de non-intervention. Le 13 septembre, on demanda au général Richard Myers, qui faisait fonction de président du Comité des chefs d'état-major le 11 septembre, si l'ordre de faire décoller les intercepteurs avait été donné avant ou après la frappe sur le Pentagone. Sa réponse fut la suivante: «Cet ordre, autant que je sache, fut donné après la frappe sur le Pentagone.» Ce qui ressort en filigrane est que Washington connaissait l'imminence des attaques contre le WTC, mais se serait gardé d'intervenir. Aussi, d'aucuns se demandent ce qu'il y a derrière cette non-intervention de l'armée américaine alors qu'elle avait eu largement le temps, semble-t-il, d'intercepter les avions détournés. Dès lors, nombre d'experts n'ont pas hésité à faire le parallèle avec l´inaction du président Roosevelt qui avait besoin d'une solide allégation pour faire entrer les Etats-Unis dans la guerre qui sévissait en Europe et dans le Pacifique en 1945. Roosevelt, indiquent-ils, a eu besoin que la première attaque par le Japon soit aussi sanglante et meurtrière que possible. A partir de cet instant et jusqu´à l´attaque sur Pearl Harbor, Roosevelt et son cabinet se sont assurés que les commandants à Hawaï, le général Short et l'amiral Kimmel, ont été gardés dans l'ignorance totale au sujet de l´emplacement de la flotte japonaise et de ses intentions. Comme le conseil de l'armée l'avait conclu en son temps (et les documents déclassés l'ont confirmé), Washington savait pertinemment que l´attaque était imminente. Le 29 novembre 1941, le secrétaire d´Etat Hull a montré au journaliste Joe Leib de United Press un message avec l'heure et le lieu de l´attaque, (celle-ci aura lieu le 7 décembre 1941). Ce précédent, qui remonte à la Seconde Guerre mondiale, explique quelque peu le 11 Septembre et la propension des dirigeants américains à aller jusqu'à sacrifier des centaines de vies humaines sur l'autel de la realpolitik. De fait, en 2001, George W.Bush, et son administration, noyautée par les néo-conservateurs, avaient besoin, pour mettre en oeuvre la nouvelle politique hégémonique, dite du «Nouvel ordre mondial», d'un coup fort susceptible de provoquer la colère des Américains et susciter leur adhésion à cette nouvelle politique impériale de l'administration Bush. Aussi, le hasard a-t-il (trop) bien fait les choses en s'attaquant aux symboles de la libre entreprise qu'étaient les deux Tours du World Trade Center. Les attentats du 11 septembre se présentaient ainsi comme un «coup de main» inespéré, une «divine surprise» souligne, par ailleurs, Thierry Meyssan. Dans son livre, Eric Laurent démontre qu'au moins cinq des pirates de l'air étaient toujours vivants après le 11 septembre 2001. Ce sont cinq Saoudiens, dont, à l'évidence, les identités ont été «empruntées» pour les besoins de la cause, qui, révèle-t-on par la suite, étaient de paisibles fonctionnaires ou commerçants qui n'avaient aucun lien avec la haute politique. De fait, sur les 19 «terroristes» répertoriés par le FBI, 15 seraient d'origine saoudienne. Or, rien n'est venu par la suite étayer cette supposition. Autre incongruité relevée, celle concernant l'Egyptien Mohamed Atia, supposé cerveau des attentats antiaméricains. Voilà quelqu'un qui, durant des années -il aurait séjourné à plusieurs reprises aux Etats-Unis- a pris des précautions draconiennes pour ne pas se faire repérer qui, le jour «J» arrivé, se laisse aller à des fantaisies comme celles d'égarer ses bagages avec des «documents» compromettants qui dévoilent ce qui se préparait, offrant pour ainsi dire, sur un plateau, le fil d'Ariane de l'énigme du Penttpen (contraction américaine pour Pentagone, Twins Towers Pennsylvanie, principaux lieux touchés par les attentat du 11 septembre). Curieux, n'est-ce pas? Le 14 septembre, le FBI publiait la liste nominative des 19 pirates de l'air présumés (conférence conjointe de l'Attorney général J Aschcroft, et du directeur du FBI, Robert Mueller III). Commentant le travail effectué par les services de sécurité américain, Thierry Meyssan écrit dans son livre 11 Septembre 2001: l'effroyable imposture: «Sur le plan méthodologique, voici une enquête visiblement bâclée. Dans une procédure criminelle, sur des faits aussi complexes, les policiers auraient dû échafauder une multiplicité d'hypothèses et conduire chaque piste jusqu'à son terme, sans en négliger aucune. L'hypothèse du terrorisme intérieur a été écartée par principe sans jamais être étudiée. Au lieu de quoi Oussama Ben Laden était déjà montré du doigt par des «sources proches de l'enquête» quelques heures après les attentats. L'opinion publique voulait des coupables, on les lui a désignés, séance tenante Ouvrons ici une parenthèse, lorsque Thierry Meyssan évoque «l'hypothèse du terrorisme intérieur», il fait, à l'évidence, référence à l'attentat du 19 avril 1995 contre un immeuble fédéral à Oklahoma City qui a occasionné la mort de 168 personnes et qui s'est avéré être le fait de la droite extrémiste américaine, alors que dans les premiers temps, la piste islamiste avait été privilégiée. Curieusement, nombre d'observateurs et d'analystes ont relevé le fait que le jour des attentats, les Tours du World Trade Center étaient moins fréquentées qu'elles ne l'étaient en temps habituel où près de trente mille personnes, entre celles qui y travaillent et celles en visite, pouvaient se trouver circulant entre leurs 110 et 112 étages. C'est cette absence inusitée du chorus habituel qui a fait que le nombre des victimes, déjà important, -2348 selon le bilan établi en février 2002- n'a pas été plus lourd. De fait, beaucoup de personnes semblaient savoir qu'un attentat était projeté pour ce jour contre les Deux Tours Jumelles. L'autre fait à relever, ce sont les termes attribués à des islamistes qui ont choqué tous ceux qui connaissent les préceptes de l'Islam, qui auraient été utilisés par les présumés terroristes d'une part, par le fait que le suicide est prohibé en Islam, à plus forte raison lorsque celui-ci est pratiqué en groupe. L'autre fait qui a surpris théologiens et journalistes, concerne les «documents» trouvés en possession de présumés «agents de Ben Laden», dont certains débutent par une formule incongrue dans laquelle il y était loisible de lire: «Au nom de Dieu, de moi-même et de ma famille» en lieu et place du traditionnel «Au Nom de Dieu Le Clément, Le Miséricordieux». Il apparaît évident que ceux qui ont fait la publicité à ces «documents» ne connaissaient rien à l'Islam si ce n'est, sans doute, dans l'objectif d'accréditer la thèse de terroristes islamistes. De fait, tous les experts sont arrivés à la conclusion qu'il s'agissait de faux grossiers, que même le fanatique le plus obtus ne se serait pas permis de commettre. En réalité, plus les enquêteurs avançaient dans leurs investigations, plus les questions, souvent sans réponses, amènent d'autres questions toutes aussi sans réponses. Mais, paradoxalement, les attentats du 11 septembre 2001 arrangeaient les affaires de l'administration Bush, qui avait eu ainsi l'opportunité de faire passer les lois les plus répressives votées par un Congrès américain, pour «combattre» le terrorisme, qu'Al Qaîda, devenue du jour au lendemain cet épouvantail, pouvait menacer sérieusement la première puissance mondiale, une organisation encore inconnue le 11 septembre 2001, si ce n'est par un cercle très restreint d'initiés aux hauts et aux bas faits de la politique. Ainsi, Al Qaîda s'est vu attribuer des capacités de nuisance à l'égale de celles d'un Etat doté d'armes de destruction massive. Rien que ça! Après trois semaines de débats, le Congrès américain vote la loi dite USA Patriot Act, qui autorise le recours à la force et la répression du terrorisme et de tous ceux qui le soutiennent. Fort de cette autorisation, le président Bush ordonne, le 7 octobre 2001, l'attaque des bastions talibans en Afghanistan. Après deux mois de bombardements, les taliban, sont délogés alors que les deux têtes pensantes supposées des terroristes, Oussama Ben Laden, chef d'Al Qaîda et le Mollah Omar Moudjahed chef des talibans, disparaissent dans la nature et n'ont jamais été retrouvés. Après l'Afghanistan, les pleins pouvoirs donnent au président américain de se passer de l'assentiment de la communauté internationale et de l'approbation du Conseil de sécurité de l'ONU pour s'attaquer à sa deuxième cible : l'Irak, que l'armée américaine -soutenue par son homologue britannique- va envahir le 20 mars 2003. En réalité, comme l'écrit Thierry Meyssan dans L'effroyable imposture, le 11 septembre 2001 a été une «divine surprise» et indique: «Pour Donald Rumsfeld -ministre américain de la Défense- et les généraux de l'Air Force, les événements du 11 septembre constituent en quelque sorte une "divine surprise", selon l'expression employée par les fascistes français lorsque la défaite leur permit de renverser "la Gueuse" et de confier les pleins pouvoirs à Philippe Pétain.» Le 11 septembre pose plusieurs énigmes dont la plus mystérieuse est le fait que les autorités politiques et sécuritaires américaines, par leurs déclarations contradictoires, par leur tergiversation à agir, notée par tous les observateurs, accréditent quelque part le fait qu'ils avaient eu connaissance de la préparation de ces attaques antiaméricaines, qui servaient en fait les desseins de l'administration Bush. Ainsi, des détails épars, sans signification par eux-mêmes, acquièrent d'autres dimensions lorsqu'ils sont réunis et expliquent maintes déclarations faites, ces dernières années, par l'administration Bush, qui n'a jamais caché son objectif prioritaire, depuis la chute du bloc communiste: la mise en place d'un nouvel ordre international sous l'égide des Etats-Unis et totalement dévoué à la grande puissance mondiale. Les attaques énigmatiques du 11 septembre, outre d'asseoir la réputation naissante d'Al Qaîda, font surtout l'affaire des néo-conservateurs et faucons américains qui pouvaient enfin s'adonner sans entraves à leur dada: reconfigurer le monde à leur idée (cf. le projet du Grand Moyen-Orient du président Bush). De fait, il y a désormais l'avant et l'après 11 septembre; avant il y avait encore un droit international, plus ou moins respecté par les grandes nations détentrices de la puissance, aujourd'hui les Etats-Unis singulièrement, la Grande-Bretagne, plus ou moins, font peu cas du droit international ou du moins celui-ci est soumis à des lectures biaisées ne prenant en compte que des intérêts précis. Cela a été nettement démontré dans le bras de fer entre l'ONU et les Etats-Unis à propos de l'Irak, bras de fer remporté par les Etats-Unis qui n'ont pas tenu compte des réserves et mises en garde du Conseil de sécurité quant à une attaque sans autorisation de l'ONU. Après coup, c'est l'ONU qui a dû s'adapter et prendre acte du fait accompli américain en Irak. Dans son épilogue, Thierry Meyssan s'interroge «si le lobby énergétique est le premier bénéficiaire de la guerre en Afghanistan, (cf. le livre de T.Meyssan a paru en mars 2002 soit un an avant l'invasion de l'Irak), le lobby militaro-industriel est le grand vainqueur du 11 septembre. Ses espoirs les plus fous sont désormais comblés». Avant toute chose, le traité ABM, fixant les limites au développement des armements, a été unilatéralement dénoncé par George W.Bush «(...) Le budget militaire des Etats-Unis, qui n'avait cessé de baisser depuis la dissolution de l'Urss, connaît un accroissement aussi soudain que vertigineux» pour atteindre près de 475 milliards de dollars en 2005. Cette somme fabuleuse pour lutter contre le terrorisme et Al Qaîda? Qui y croit? Thierry Meyssan de conclure: «L'évolution prise par l'administration américaine avec les événements du 11 septembre, semble annonciatrice de beaucoup de "sang, de sueur et de larmes", selon la formule de Winston Churchill. Reste à savoir maintenant qui, sur la planète, en fera les frais.» Une première réponse lui a été fournie par l'invasion de l'Irak en mars 2003 Eric Laurent. «La face cachée du 11 septembre» Editions Plon. Paris 2004 Chihab Editions Alger 2005 Thierry Meyssan «11 septembre: l'effroyable imposture» Editions Carnot. France 2003.