Selon les conclusions d'une enquête réalisée par l'office national des statistiques (ONS), et reprises par l'APS, plus 43 % des chefs d'entreprises du secteur agroalimentaire rencontrent des difficultés à recruter des cadres et agents de maîtrise, alors que 8% jugent le niveau de qualification de leur personnel «insuffisant». Par ailleurs,en raison de la sur-utilisation des équipements et des problèmes de maintenance, près de 46% des patrons concernés par cette enquête ont subi des pannes d'équipement, engendrant ainsi des arrêts de production supérieurs à treize jours. L'enquête en question précise, en outre, que «90% des chefs d'entreprises interrogés ont déclaré pouvoir produire plus avec un renouvellement des équipements, et sans embauche supplémentaire de personnel», et, que plus de «6% indiquent pouvoir produire davantage en réorganisant le processus de production, sans renouvellement ni extension de leurs équipements.» L'enquête de l'ONS révèle également que «les capacités de production sont utilisées à plus de 75 % par 63% des entreprises» de cette filière, à forte valeur ajoutée, et l'une des plus dynamiques de l'industrie nationale. Autre élément de l'enquête : le degré de satisfaction des commandes de matières premières, reste inférieur aux besoins exprimés selon près de 75% des chefs d'entreprises questionnés, et 26% vingt-six pour cent de ces derniers ont connu des ruptures de stocks induisant des arrêts de travail de courte durée à près de 96% La demande en produits fabriqués a poursuivi son augmentation malgré la hausse des prix de vente enregistrée durant le dernier trimestre de l'année écoulée. Par ailleurs, près de 73% des patrons d'entreprises ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues et il subsiste des stocks de produits pour plus de 15% , situation jugée «anormale» par plus de 9% des concernés. L'état de la trésorerie des entreprises est jugé, lui, «bon» par prés de 40% des chefs d'entreprises, et demeure «mauvais», selon plus de 8%, en raison essentiellement de l'allongement des délais de recouvrement et aux charges trop élevées. De l'optimise dans l'air, cependant : Pour les mois prochains, les chefs des entreprises de l'agroalimentaire prévoient une «hausse» de la production, de la demande et des prix de vente . Une aubaine? Pas tout à fait. Selon la dernière note de l'ONS concernant l'évolution globale de l'indice de la production industrielle, le secteur de l'agroalimentaire, a enregistré une décroissance de «3,3% en 2010» avec néanmoins, une reprise à la «hausse» au 4ème trimestre avec (+7,8%), contre une baisse de «9,1% en 2009». Cette évolution est due principalement à des hausses de «10,8% et de 25,8%» enregistrées respectivement par les filières lait et la production d'aliments pour le bétail.Dans le but de «booster» l'activité du secteur, un plan d'actions «stratégiques» à l'horizon 2014 sera proposé au gouvernement, selon le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Ce plan s'articule autour de plusieurs points, Il s'agit essentiellement d'intégrer de manière pragmatique les enjeux de la mondialisation, de viser une croissance endogène par l'utilisation des ressources nationales, et d'opérer un choix de segments d'activités structurants et porteurs à promouvoir. Y. S.