De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Pluie, brouillard et grisaille, le printemps tarde à faire ses adieux. On est presque à la mi-juin, et l'été peine toujours à dicter ses droits. Ce caprice de la nature dépeint la lourdeur des autorités de la wilaya de Béjaïa à se mettre à l'heure de l'été. Les préparatifs de la saison estivale ont cumulé un énorme retard. Immobilisme de l'administration locale, grève prolongée des personnels communaux au mois de mai et divers mouvements de protestation comptent parmi les facteurs principaux de ce manque à gagner. Initialement prévue pour le 1er juin, l'ouverture officielle de la présente session touristique a été décalée de quelques jours pour permettre aux communes côtières de se rattraper un peu sur ce dossier. C'est finalement le 4 juin, sur la plage El Djorf Edhahabi à Melbou, que fut organisée la traditionnelle cérémonie d'ouverture des plages à la baignade. Le wali, le P/APW, le directeur du tourisme, les chefs de daïra et les maires des municipalités du sahel ont participé à cette «fête» où des mesures d'urgence ont été convenues afin de parachever les apprêts dans les plus brefs délais. Des moyens conséquents ont été effectivement dégagés pour permettre aux différents intervenants de terminer le nettoiement du littoral avant l'arrivée des grandes chaleurs. Les huit communes côtières (Béjaïa, Tichy, Boukhelifa, Aokas, Souk El Thenine, Melbou, Tala Hamza et Beni Ksila) ont bénéficié d'une aide de 1 million de dinars chacune pour faire face à cette situation exceptionnelle. La Direction de l'action sociale (DAS) s'y est également engagée en déployant une trentaine d'équipes de nettoyeurs dans le cadre du plan «Blanche Algérie». La Direction de la jeunesse et des sports (DJS), en collaboration avec le mouvement associatif, a élaboré un programme de volontariat qui touche les 34 plages autorisées cette année à la baignade. Les onze sites restants étant déclarés interdits en raison de la pollution locale des eaux ou en l'absence d'un poste de secours de la Protection civile. Le dispositif est finalement mis en branle. Réparation des routes et des pistes et des accès donnant sur la mer, désherbage des abords des routes nationales, blanchissage des façades et renouvellement de la signalétique, tous les acteurs concernés s'appliquent à l'œuvre pour accueillir les flux d'estivants qui accompagnent généralement les vacances scolaires vers la fin du mois de juin. Au niveau des 45 centres de vacances prévus cette fois, la même ardeur est de mise. Les camps de toile commencent à se dresser çà et là. Les opérateurs touristiques n'échappent pas à cette fièvre des préparatifs. Hôteliers, restaurateurs, agents touristiques et autres prestataires de services se démènent dans la perspective de gagner les faveurs des estivants. Réparations diverses, renouvellement de mobilier, nettoyage et badigeonnage des alentours, chaque établissement se met sur son trente et un en prévision de la «haute saison». Les tarifs restent cependant excessifs par rapport aux moyens du citoyen ordinaire. Une nuitée dans un hôtel balnéaire oscille déjà entre 6 000 et 7 000 dinars. La location d'un appartement meublé varie entre 2 500 et 3 500 dinars la nuitée, selon les commodités offertes et l'emplacement de la résidence. C'est évidemment cher pour le commun des salariés. Pour répondre à sa vocation touristique, la wilaya de Béjaïa est appelée à développer et à diversifier davantage son infrastructure dans le domaine et à en améliorer constamment les prestations. Chaque vacancier doit, en quelque sorte, trouver le produit qui convient à sa bourse.