Une nouvelle réunion du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) tentera demain, à Djeddah, de relancer l'initiative du Golfe pour tenter de sortir le Yémen de l'enlisement. Les ministres des Affaires étrangères du CCG, devraient discuter d'une relance de leur médiation, suspendue fin mai dernier, et débattre des différents moyens pouvant conduire à une solution politique et pacifique à la crise qui frappe le Yémen depuis janvier dernier, selon des sources diplomatiques. Le CCG avait décidé, le 23 mai, de suspendre sa médiation après le refus du président Ali Abdellah Saleh de signer une initiative portant transition du pouvoir. L'accord avait été signé par l'opposition et la coalition gouvernementale. Une situation qui a provoqué une escalade de la violence dans le pays après des mois de contestations populaires. Blessé dans un attentat contre le palais présidentiel à Sanaa, M. Saleh est toujours en convalescence à Ryadh, après avoir subi deux opérations chirurgicales réussies. «Son état (président) s'améliore de jour en jour», a assuré le ministre yéménite de la Santé, Abdelkarim Rassaa, cité par le site Internet gouvernemental. M. Saleh «s'adressera très prochainement au peuple yéménite à travers les médias pour le rassurer sur sa santé», a affirmé M. Rassaa. En l'absence du président Saleh de son pays, le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui assure l'intérim, compte rencontrer, dans la journée, les leaders de l'opposition pour «débattre d'un éventuel transfert pacifique du pouvoir», alors que le comité d'organisation des Jeunes de la révolution veut profiter de cette brèche pour imposer la création au plus vite d'un Conseil intérimaire, qui empêcherait le retour du président contesté. «Des concertations sont en cours pour former un Conseil présidentiel intérimaire, dont la composition pourrait être annoncée dès la fin de la semaine», a déclaré aux agences de presses étrangères Mohamed El-Assal. Selon lui, ce conseil serait formé de personnalités politiques, d'opposants, de dignitaires tribaux ou de parlementaires, dont les noms ont été proposés dans les provinces du pays. Le porte-parole de l'opposition parlementaire, Mohamed Qahtan, a appelé les pays du Golfe à une action rapide pour favoriser «un transfert immédiat et pacifique du pouvoir au vice-président», soulignant que «le temps ne joue pas en faveur de la stabilité du Yémen». Sur le plan sécuritaire, un autre front de combat, depuis le début de la crise, s'est ouvert dans le sud du pays, opposant l'armée à des éléments extrémistes. Un soldat a été tué à Aden, et neuf blessés lors de violents affrontements entre des soldats de l'armée yéménite et des membres présumés d'Al-Qaïda qui encerclent leur camp dans une ville du sud du pays, a-t-on indiqué lundi de sources médicales citées par les agences. Ces affrontements ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi entre ces éléments armés qui ont pris, fin mai, le contrôle de la ville de Zinjibar, chef-lieu de la province d'Abyane (sud), et l'armée dont le campement est encerclé dans la ville. Trois autres soldats et quatre membres d'Al-Qaïda avaient été tués dans des affrontements à Zinjibar. Plus de 80 militaires ont été tués depuis fin mai dernier dans les combats entre l'armée et les insurgés dans la province d'Abyane. R. I.