Ali Abdallah Saleh renoncera ou ne renoncera pas à la présidence du Yémen ? C'est la question que se pose l'opinion internationale. Hospitalisé à Ryad (Arabie Saoudite) après un attentat le 3 juin à Sanaa, le leader yéménite a décidé de s'adresser à la nation à la veille de la réunion du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Selon le ministre yéménite de la Santé, Abdel Karim Rassaa, le Président dont l'état de santé «s'améliore de jour en jour» s'adressera «très prochainement» à ses compatriotes pour les «rassurer». M. Rassaa, accompagné de l'ambassadeur du Yémen à Ryad, Mohamed Ali Mohsen, a rendu visite samedi à M. Saleh écrit le site 26sep.net du ministère de la Défense, ajoutant que les deux responsables «ont parlé avec le président». La crise yéménite sera, par ailleurs, au menu de la réunion d'aujourd'hui du CCG. Les ministres des Affaires étrangères du Conseil, médiateurs dans cette crise yéménite, devront discuter de la relance de leurs efforts, suspendus fin mai dernier, pour tenter de débloquer l'impasse politique au Yémen. Cette réunion est considérée comme une bouée de sauvetage par l'opposition, qui craint que «les Yéménites ne soient amenés à se ranger derrière les jeunes» protestataires qui prônent la formation d'un Conseil présidentiel intérimaire pour gérer les affaires du pays. Elle exhorte le CCG d'intervenir pour assurer une transition rapide. «Que nos frères du Golfe adoptent une position ferme et décisive pour un transfert immédiat et pacifique du pouvoir au vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi», qui assure l'intérim du chef de l'Etat selon la Constitution», a déclaré le porte-parole de l'opposition, Mohamed Qahtan. «Le temps ne joue pas en faveur de la stabilité du Yémen», a-t-il encore averti, ajoutant qu'une telle intervention «va permettre aux Yéménites de se rassembler autour du vice-président pour appliquer les autres clauses du plan du CCG et sortir le pays de sa tragédie». Les «Jeunes de la révolution», qui campent depuis le 21 février sur une place de Sanaa pour réclamer le départ de M. Saleh, ont lancé la semaine dernière l'idée d'un Conseil intérimaire devant, selon eux, former un gouvernement de technocrates, élaborer une nouvelle Constitution et préparer des élections.