De notre correspondant à Tizi-Ouzou Lakhdar Siad La route tue toujours et encore à Tizi-Ouzou où les dernières mesures prises au début de l'année 2010 pour lutter contre ce fléau ont eu quand même un impact plus ou moins positif sans parler de la modernisation du parc automobile qui a participé à cette baisse des accidents de la route quoi que des aspects non inclus dans ce nouveau texte de loi ne jouent pas en sa faveur, à l'exemple de la qualité des infrastructures routières et de leur gestion par les services concernés. On peut citer le cas de la RN 12, qui traverse la wilaya de Tizi-Ouzou vers Alger (ouest) et Béjaïa (est) qui a enregistré, entre juillet et août 2010, 127 sur les 225 accidents de la circulation ayant eu lieu dans la wilaya de Tizi-Ouzou, donnant une moyenne de plus d'un accident sur deux. A la même période, lors d'une journée d'étude sur les aspects juridiques des accidents de la route, des adhérents de l'association de prévention routière de la wilaya de Tizi-Ouzou ont proposé la création d'une association nationale des victimes des accidents de la circulation routière à l'effet d'apporter son poids dans la diminution des accidents de la route. «Les victimes de la route et leurs ayants droit doivent se donner un cadre légal pour défendre leurs intérêts moraux et matériels, bafoués actuellement sur le plan pratique de l'application des textes de lois y afférents», avait suggéré un participant à cette rencontre. L'application difficile des dispositions pénales et civiles, prévues respectivement par le code pénal, l'ordonnance 75-14 et le code de la route, amendé en 2006 ne trouvent pas systématiquement explication en l'absence de campagne de proximité et de sensibilisation envers les automobilistes et les usagers de la route en général en plus des causes ordinaires de ce fléau telles que l'excès de vitesse, les dépassements dangereux, l'alcool au volant… Pour ainsi dire, il est important de souligner que d'autres paramètres tout aussi sensibles sont à l'origine de beaucoup d'accidents de la circulation dans la wilaya de Tizi-Ouzou. L'état des routes ou leur tenue et les retards incommensurables relevés dans la réalisation de plusieurs axes autoroutiers d'importance capitale sont ici mis en cause. On pourrait revenir par exemple sur le dédoublement autoroutier de l'axe Azazga - Tizi-Ouzou (RN12), sur près de 38 kilomètres, le tronçon le plus «accidentogène» de la wilaya de Tizi-Ouzou, projet promis depuis 2006 et qui n'est toujours pas livré. Le retard dans le développement du secteur des transports et l'état des routes ainsi que le nombre de points de contrôle des différents services de sécurité sur la RN 12 sous prétexte de la lutte antiterroriste ont aggravé la situation de la circulation automobile sur cet axe qui concentre le gros du flux automobile de la région centre est du pays. Alors que les ralentisseurs réguliers et surtout sauvages ont transformé la RN 12 en un bouchon interminable, notamment dans les heures de pointe et souvent aussi le matin entre sept trente et dix heures, causant ainsi de multiples désagréments à tous les passagers et voyageurs sur cette route empruntée par environ 40 000 automobilistes/jour. Outre la gestion du parc automobile qui laisse à désirer et des moyens de transport non diversifiés et influant négativement sur les efforts de lutte contre les accidents de la route. La population de Tizi-Ouzou a attendu, par exemple, près de deux décennies la livraison de la voie ferrée liant le chef-lieu de wilaya à Issiakhen Oumedour (14 km) pour enfin ne servir à presque rien après sa réception plus que tardive, il y a plus d'une année.Il est plus judicieux pour les autorités locales de la wilaya de Tizi-Ouzou de «normaliser» les infrastructures de base servant à la circulation automobile avant d'incriminer les automobilistes, les usagers ou même les victimes de leur incohérence et incompétence avérées.