la nouvelle loi marquera désormais une nouvelle étape dans le traitement de l'insécurité routière dans notre pays. Les amendements de la loi 01-14 du 19 août 2001 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière seront appliqués dès aujourd'hui, 1er mars. Durant près d'un mois, les autorités, par le biais des différents services de sécurité et de la Protection civile, ont organisé nombre de campagnes de sensibilisation et d'information au profit des citoyens et des automobilistes, dans le but d'expliquer, mais surtout de préparer les «routiers» à faire face à une loi qualifiée, d'ores et déjà, d'impopulaire. Il faut savoir que, depuis 1970,115.041 personnes ont été tuées sur les routes en Algérie. Ils sont 1.251.162 personnes à être blessées durant la même période dans 1.071.733 accidents de la circulation. En 2004, ils étaient 4356 à perdre la vie sur les routes et, dans la majorité des cas, la défaillance lors de l'accident, était humaine. Il fallait donc faire vite pour arrêter, ou du moins freiner cette véritable hécatombe qui se produit à ciel ouvert et qui endeuille quotidiennement des familles entières, dont le parent passait par hasard au mauvais moment et au mauvais endroit. La nouvelle loi sur le code de la route, votée au Parlement et qui prévoit le retrait du permis dans 34 cas, devrait faire réfléchir les criminels de la route. Le ministre des Transports, M.Mohamed Maghlaoui, a demandé, hier, aux services de sécurité de veiller à l'application rigoureuse de la loi. Intervenant lors du séminaire organisé, hier, à l'hôtel Ryadh de Sidi Fredj par son département, le ministre affirmera que la nouvelle loi marquera désormais une nouvelle étape dans le traitement de l'insécurité routière dans notre pays. Il faut noter que parmi les actions de lutte pour la sécurité routière, figure également le contrôle obligatoire des véhicules des particuliers. Sa généralisation sera effective dès le 30 avril prochain. D'après M.Maghlaoui, le dispositif, engagé depuis février 2003, a permis à l'Algérie de se doter d'un important réseau d'agences de contrôle technique, plus de 120, réparti à travers tout le territoire national et doté d'équipements parfaitement adaptés aux exigences d'un contrôle de qualité, selon les normes internationales. Ce dispositif, dira le ministre, ne doit pas être conçu comme une action de police, mais comme un moyen favorisant l'émergence d'une culture d'entretien du véhicule, indispensable à la préservation de la sécurité de tous les usagers de la route. Il dira également que la lutte contre l'insécurité routière ne peut atteindre ses objectifs sans l'implication des collectivités locales qui constituent, d'après lui, le relais indispensable et le prolongement de l'action des pouvoirs publics. A ce sujet, le ministre annoncera la mise en place de comités de wilaya de prévention et de sécurité routière et invitera les walis à s'impliquer davantage dans l'organisation de la concertation au niveau local entre toutes les institutions qui ont la charge de veiller à la sécurité routière. «La refonte du système de formation et d'examination des candidats au permis de conduire», l'introduction de l'enseignement des règles de la circulation dans les établissements «scolaires» sont autant d'actions qui devront pareillement être appliquées dans le futur. Mais le plus important peut-être c'est l'amélioration du système de poursuites judiciaires et de recouvrement des amendes ainsi que la mise en place d'instruments de régulation devant favoriser une politique nationale de sécurité routière. Ce dernier point consiste en la mise en place de fichiers nationaux des cartes grises, des permis de conduire et des infractions au code de la route. La mesure une fois appliquée permettra à coup sûr de détecter les multirécidivistes. Car imaginez qu'aujourd'hui, un automobiliste peut «tuer» avec sa voiture dans les 48 wilayas du pays sans pour autant être inquiété puisque n'étant pas sur un fichier national qui permettrait aux enquêteurs dans n'importe quelle ville d'Algérie de savoir à qui ils ont affaire. Cela étant, M.Maghlaoui, devant les séminaristes, n'a pas omis de souligner la nécessité de lancer dès à présent un programme de rénovation de la signalisation routière et de s'attaquer au phénomène de prolifération des ralentisseurs hors normes et sans aucune autorisation. «Le combat contre l'insécurité routière commence avec la conception, l'entretien des routes et une signalisation appropriée», dira le ministre. Il y a lieu de signaler, par ailleurs, que plusieurs communications ont été données hier par des responsables de la gendarmerie, de la police, de la Protection civile et du ministère des Travaux publics. Le séminaire a rassemblé un nombre important de participants et qui devraient au terme de la rencontre faire lecture de recommandations qui devraient servir de base à d'autre actions de lutte contre l'insécurité routière. Il faut rappeler, d'après un bilan de la gendarmerie, que les routes ont tué l'année dernière neuf personnes par jour. C'est dire que le phénomène des accidents de la circulation a pris de l'ampleur à la faveur d'un parc automobile national qui a atteint les 4.600.000 voitures en 2004. Alger bien évidemment est en tête de la liste macabre de tués, suivie par Oran et Tizi Ouzou, en zone urbaine. Enfin, il est utile de noter que les autorités dans leur nouvelle stratégie de lutte contre l'insécurité routière ne comptent pas seulement sévir et appliquer la lois dans toute sa rigueur mais comptent également continuer à sensibiliser les automobilistes. A cet effet, des semaines de sensibilisation seront organisées à travers dix wilayas par le ministère des Transports pour toucher le plus grand nombre d'usagers de la route sur ce drame national qui tue sans distinction d'âge ni de sexe.