Un accident de la circulation est toujours un accident de trop, surtout quand il cause la perte d'une vie humaine. Que dire alors de leur nombre effarant, et du nombre de victimes, chaque jour. L'inconscience et la négligence sont les caractéristiques de beaucoup de jeunes conducteurs qui ne concentrent leur attention que sur l'accélérateur et qui ne tolèrent en aucun cas qu'on roule tranquillement à leur côté. C'est souvent la fin quelques mètres plus loin, avec des victimes qui n'ont pas demandé à croiser le chemin de ces « terroristes » de la route. Le fléau fait chaque jour des veuves et des orphelins, il ampute des parents de leur enfant, il décime des familles entières. Des chauffards qui ne tiennent compte ni de leur vie ni de celle d'autrui se transforment en tueurs en quelques secondes parce qu'ils considèrent que la route leur appartient. L'image de ces bolides sortant d'une file pour décoller littéralement est ahurissante, on y assiste au quotidien et à longueur de journées. Les barrages de police n'y peuvent pratiquement rien, d'autant plus que les mesures répressives adoptées dans le nouveau code la route, et qui avaient conduit à la baisse des accidents, ont été abandonnées. La rigueur a laissé place au laxisme, synonyme ici de complicité dans cette hécatombe qui classe l'Algérie à une position qu'aucun pays ne lui envierait, hormis les trois premiers en nombre d'accidents. La vitesse, les dépassements dangereux et le non respect du code de la route sont les principaux facteurs, mais n'oublions pas la conduite en état d'ivresse et ces personnes qui prennent le volant après absorbé de grandes quantités d'alcool. Cet aspect semble être négligé, l'alcotest n'a pas sa place dans les constats d'infractions et les vérifications alors qu'il contribuerait – avec de sévères sanctions – à décourager les adeptes de Bacchus à conduire avant d'être dégrisés. Les autorités locales sont elles aussi à clouer au pilori, l'état de nos routes dont la dégradation ne semble pas les déranger étant responsables de nombreux accidents. Il serait plus judicieux de revenir à l'application du nouveau code de la route, la démagogie dans ce sens ne rend pas service aux usagers. Au contraire, elle se fait au prix de leur vie. R. M.