116 accidents de la circulation ayant fait 24 morts et 295 blessés se sont produits de jeudi à samedi derniers, selon le bilan de la Gendarmerie nationale, qui reflète trop bien l'ampleur du drame où l'élément humain est tout de suite montré du doigt. Sans pour autant négliger les différents communiqués et bilans de la gendarmerie nationale et les principales causes qui y sont énumérées telles que l'excès de vitesse, la perte du contrôle du véhicule ou l'imprudence des piétons, nous avons essayé de nous pencher sur un autre caractère de ce phénomène qui continue à arracher des vies humaines chaque jour et augmenter le nombre de handicapés en Algérie. Psychologiquement parlant, pourquoi perd-on le contrôle de son véhicule ? Pourquoi les piétons sont-ils imprudents ? Mais surtout pourquoi roule-t-on à grande vitesse ? La réponse aux trois questions est la même pour les psychologie. «On perd le contrôle de son véhicule spécialement lorsque le conducteur est atteint d'hypertrophie du moi», nous explique le Dr Kamel Bouzouidja, médecin psychologue. Selon notre spécialiste, ces conducteurs, qui souffrent de paranoïa, sont victimes de leur propre comportement puisqu'ils croient qu'ils savent tout et ont toujours raison. «Ce sont des conducteurs qui utilisent des véhicules soient plus puissants que leur connaissances ou bien moins puissants que ce qu'il exige de son véhicule», ajoute notre interlocuteur qui préfère se pencher sur un autre phénomène, celui d'identifier d'abord la tranche d'âge des conducteurs victimes d'accidents mais aussi le parc automobile national qui a pratiquement triplé ces dernières deux années. «C'est là la bonne question. Généralement, ce sont des jeunes qui sont auteurs d'accidents très souvent mortels», dira le Dr Bouzouidja. Pour ce qui est du parc automobile national qui a doublé ces dernières années, le résultat est logique : le nombre des accidents de la circulation allait aussi doubler ou même plus. Conscients, les pouvoirs publics ont fini par suspendre le crédit automobile qui permettait aux petits et moyens revenus de s'offrir des voitures. Le Dr Bouzouidja montrera du doigt une autre cause des accidents, la location de véhicules qui devient de plus en plus inquiétante. «Le système de location de véhicules n'est malheureusement pas contrôlé en Algérie. N'importe qui peut ouvrir une agence de location de voitures et peut effectuer cette opération avec n'importe qui, à condition que ce dernier ait un permis de conduire en cours de validité et des poches bien remplies, et croyez-moi, c'est vraiment dangereux», lance notre interlocuteur. Cependant, le plus inquiétant demeure le non-respect des lois en vigueur que nous possédons malheureusement tous. Il faudra vraiment le dire haut et fort, aujourd'hui, cette culture fait partie de notre identité. Hommes, femmes, vieux ou jeunes sont tous peu souciants par rapport au respect obligatoire du code de la route. Les pouvoirs publics devront se pencher un peu plus sur cet aspect avec un peu plus de rigueur et de fermeté. En attendant, nous continuons à communiquer chaque semaine ces chiffres effarants de l'insécurité routière en Algérie au moment où l'insouciance des chauffards les plonge dans un coma profond.