Le ministre fran�ais des Affaires �trang�res, Alain Jupp�, est attendu demain � Alger pour une visite de travail de 24 heures. Qualifi�e d�importante par le Quais d�Orsay, cette visite, la premi�re du genre depuis le retour de Jupp� aux affaires diplomatiques en 2006, est d�un contenu dens�ment politique. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir)- Sans nul doute, la situation en Libye, qui a failli faire rena�tre une fissure diplomatique entre Alger et Paris, accaparera le gros des entretiens qu�Alain Jupp� aura avec le chef de l�Etat, le Premier ministre et le ministre des Affaires �trang�res alg�riens. L�Alg�rie et la France s��taient retrouv�es sur des longueurs d�onde diff�rentes quant aux attitudes observ�es par rapport � la crise libyenne. Pendant qu�Alger plaidait pour un �dialogue inclusif entre les parties libyennes�, Paris, elle, s��tait acharn�e dans son hostilit� au r�gime de Tripoli, pr�nant des mesures coercitives internationales. Aussi �loign�es qu�elles �taient, ces deux visions ne pouvaient qu�embrunir davantage, pour ne pas dire obscurcir, une relation diplomatique que les deux pays peinaient d�j� � assainir. Et comme pour rendre encore plus assourdissants les grincements diplomatiques entre les deux pays, qui, depuis plusieurs d�cennies, entretiennent une relation passionn�ment tumultueuse, le Conseil national de transition (CNT) libyen y a mis son grain de sable. A l�accusation des r�volt�s de Benghazi quant au pourvoi du r�gime de Kadhafi en mercenaires par l�Alg�rie, la diplomatie fran�aise avait vite r�agi, en compostant un commentaire qui n��tait pas pour plaire aux Alg�riens. �L�implication d��trangers dans des actions criminelles contre la population civile serait grave et en contradiction avec les r�solutions 1970 et 1973 du Conseil de s�curit�, faisait remarquer le porte-parole du minist�re des Affaires �trang�res fran�ais, Bernard Valero. Alain Jupp� devait, quelque temps apr�s, poser directement la question � son homologue alg�rien Mourad Medelci, au cours d�un entretien t�l�phonique. Medelci a ni� ferme. Il le fera, au demeurant, � chaque fois que de n�cessaire. Or ne voil�-t-il pas que, � la veille de la visite d�Alain Jupp�, des rumeurs d�un ton nouveau sont distill�es par des m�dias �trangers et ont consist� � faire croire que Kadhafi s�est r�fugi� en Alg�rie. La diplomatie alg�rienne a ajust� prestement le d�menti. Ce qui devra �viter � Jupp� de poser une nouvelle fois la question. D�ailleurs, il semble que la d�marche de la diplomatie fran�aise s�inscrit dans une perspective de rapprochement. En t�moigne la d�claration de Bernard Valero qui, � propos de la visite de Jupp�, a affirm� que �c�est une visite importante pour les deux pays partenaires depuis si longtemps ; deux acteurs du sud et du nord de la M�diterran�e ; importante aussi parce que nous avons avec nos partenaires alg�riens toute une longue s�rie de sujets politiques et diplomatiques � aborder�. Pour sa part, la diplomatie alg�rienne fonde l�espoir de voir cette visite booster la relation entre les deux pays. �Cette visite s�inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue politique entre les deux pays et participe de leur volont� commune d��difier un partenariat d�exception qui soit � la mesure des liens multiformes qui les unissent en termes d�histoire, de voisinage et de densit� des rapports humains�, a soulign� Amar Belani, porte-parole du minist�re alg�rien des Affaires �trang�res. Rappelons que la visite, en mai dernier, de Raffarin � la t�te d�une d�l�gation d�op�rateurs �conomiques pour un forum de partenariat a �t� jug�e r�ussie par les deux parties.