L'importance du manuel scolaire dans l'acquisition des connaissances et la nécessité d'adapter son contenu aux réalités vécues par l'apprenant, ont été mises en exergue lors d'un colloque national, organisé, hier à Oran, par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). La professeur Bedra Mimouni, directrice de la division «Anthropologie de l'éducation et système de formation» dira que «le livre scolaire doit répondre aux finalités d'un projet de société en transmettant des valeurs à même de construire le citoyen de demain». Cet outil pédagogique doit être adapté à l'âge psychologique de l'enfant et répondre aux critères de lisibilité, de compréhension et d'esthétisme dans le but de faire aimer le livre chez l'apprenant, a-t-elle ajouté. Le chercheur associé au Crasc et ancien inspecteur d'éducation, Baroudi Zegrar, a affirmé, lui, que «l'apprenant doit éprouver le plaisir de lire, sentiment qui doit provoquer d'autres désirs, ceux, entre autres de découvrir et de s'ouvrir sur le monde». L'universitaire d'Oran, Bahia Nadia Ouhibi a, pour sa part, longuement parlé de la notion de «la visibilité dans le manuel». Pour elle, la «lisibilité constitue le critère fondamental du manuel et renvoie à une utilisation optimale, en vue d'une rentabilité et d'une efficacité de son exploitation, dans le cadre institutionnel d'un triple savoir : savant, théorique et pratique, visant à asseoir une formation de qualité». Le professeur Mohamed Miliani de l'université d'Oran est catégorique, le «manuel est une espèce en voie de disparition», en expliquant «qu'en tant qu'ouvrage de référence, outil de socialisation, d'agencement des connaissances, balise des programmes, exposition des normes et source documentaire, il est appelé à disparaître au vu de l'évolution vertigineuse du numérique qui offre diversité, flexibilité, interactivité, actualité». D'autres intervenants ont tenté des analyses des contenus et des méthodes développées dans certains manuels scolaires. Les débats ont porté surtout sur les modèles de représentation sociale dans les manuels, les profils linguistiques des apprenants, la conception du manuel et le problème de sa disponibilité. «Tous les ingrédients sont réunis pour éloigner l'élève du livre. Les jeux électroniques, les moyens audiovisuels et Internet suscitent plus d'engouement chez les jeunes que ce vieux compagnon qu'est le livre», a fait remarquer un intervenant. APS