Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, a déclaré hier à Tiaret que l'objectif du gouvernement est de stabiliser l'administration locale et ses cadres. «Nous sommes venus en défendant l'idée, depuis l'élection du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, de stabiliser l'administration et ses cadres», a-t-il dit à la presse en marge de l'installation du nouveau wali de Tiaret. L'idéal pour un wali, a-t-il soutenu, est que «le cadre local reste longtemps, entre 6 et 7 ans», pour la concrétisation des projets locaux. Citant le cas de M. Brahim Merrad, qui avait occupé le poste de wali de Tiaret pendant 7 ans, M. Zerhouni a indiqué que cette durée a permis la concrétisation du programme de développement local du président Bouteflika. «Tiaret est une wilaya qui, de 1962 à 2000, a connu 22 walis, ce qui fait que nous avons des walis qui n'ont fait que 2 ans», a-t-il précisé, soulignant que cette durée «ne permet pas au wali de visiter les bureaux de l'administration locale, de connaître les fonctionnaires et encore moins les problèmes de la ville». Zerhouni a estimé la moyenne de présence d'un wali au niveau national entre 3 et 4 ans. Le développement national et la croissance économique n'ont de sens que s'ils se traduisent par une mutation qualitative au niveau local. Les programmes de développement local ne peuvent être élaborés sans la prise en considération des spécificités de chaque région, de ses besoins et de ses potentialités existantes. Au-delà de la nécessaire stabilité des cadres locaux, le choix du premier responsable de la wilaya doit, lui aussi, être rigoureux. Certes, la fonction de wali est en premier lieu politique, puisqu'il est le représentant de l'Etat au niveau local, cependant son rôle ne se limite pas à la figuration puisqu'il prend des décisions importantes de nature à susciter la satisfaction ou la colère des populations locales. A ce titre, le profil du wali ne peut se limiter à celui d'un exécutant, d'un administrateur, encore moins celui d'un bureaucrate froid sans état d'âme. Pour les citoyens, tout ce que le wali décide obéit à la volonté de l'Etat, c'est pourquoi la crédibilité de l'Etat dépend de l'attitude qu'adopte le wali face à tel ou tel problème local. Les exemples de Chlef, de Zéralda, de Berriane et tant d'autres sont éloquents quant à la manière de gérer des situations complexes et difficiles. Cependant, le wali, l'exécutif et l'Assemblée populaire de wilaya sont appelés à dynamiser l'activité économique, sociale et culturelle au niveau local afin justement d'éviter d'avoir à faire face à des situations difficiles. A ce propos, c'est à ces structures qu'il revient d'imaginer des solutions concrètes à des problèmes de développement. Le programme national reste global et ne peut répondre aux besoins locaux dans la mesure où il ne les appréhende pas de la même manière que les responsables locaux. C'est pourquoi la stabilité des cadres locaux et leur connaissance du terrain peuvent permettre l'élaboration d'une meilleure réponse aux besoins des populations. A. G.