Photo : M. Hacène Par N. Bekkar Mohamed Amine Ouadahi, Abdelkader Chadi et Abdelmalek Rahou ont décroché chacun des médailles d'or à ce tournoi. Ils se sont qualifiés pour le prochain championnat du monde de boxe prévu à Bakou en Azerbaïdjan. Une mission réussie pour nos trois pugilistes qui étaient quatre à défendre les couleurs algériennes en finale du XVIIe Championnat d'Afrique seniors amateurs, qui s'est achevé vendredi dernier. Leur force de frappe, leur technique et le zeste de perfection saupoudré d'une grande envie de redorer le blason du noble art algérien ont donc tourné en leur faveur. Jeunes, ces pugilistes ont su montrer avec beaucoup de détermination ce qu'ils avaient dans les bras mais aussi dans les jambes. «Je suis très content d'avoir cette médaille d'or et c'est un moment inoubliable pour moi», laisse entendre Abdelmalek Rahou de la catégorie des -75 kg. Mohamed Amine Ouadahi est le plus jeune du groupe. Il a été le premier à ouvrir les hostilités en venant à bout du redoutable Mauricien, Julie Bruno Richard, champion d'Afrique en 2007 à Madagascar et médaillé de bronze lors des jeux Olympiques de Pékin. Le jeune boxeur algérien a gravé son nom dans les cœurs des supporters algériens. Le champion de la zone III en avril dernier ouvre ainsi la voie de la consécration à ses coéquipiers. La victoire de celui qui a commencé à prendre part aux compétitions en 2005 est un signe de motivation pour les uns et les autres. Sa force réside dans «les bras de l'Eternel». Ouadahi Mohamed Amine (23 ans) est l'un des pugilistes qui a été sacré médaillé d'or de sa catégorie (56 kg) lors de la 3e Coupe d'Afrique des nations disputée récemment à la salle Harcha-Hacen d'Alger. En fait, la médaille d'or arrachée à Yaoundé n'est pas une surprise, du moment que ce dernier a un palmarès très éloquent dans les différends tournois internationaux qu'il a disputés, à commencer par les XIe Jeux arabes au Caire, en 2007, où il a arraché l'or, médaillé de bronze aussi en 2009 aux Jeux méditerranéens et est arrivé en 16es de finale au championnat du monde en 2009. En plus de cette médaille en vermeil, Ouadahi a été choisi comme meilleur boxeur du tournoi par le comité d'organisation de la CAN 2010. Abdelkader Chadi, un capitaine qui mène à bon port L'autre idole du pays à cette compétition se nomme Abdelkader Chadi. Celui qui se fait appeler depuis un certain temps «l'élégance» a terrassé le champion du Cameroun Mewoli Abdon, dans la catégorie des 60 kg. Après quelques années de boxe seulement, cet homme à peu de mots, réservé et très timide s'exprime mieux sur le ring. Du haut de son 1,75 m, ce fin styliste qui a pour idole Mohamed Ali aimerait frapper plus fort que son idole, la légende vivante de la boxe américaine et mondiale. Vingt-deux ans déjà, il était invaincu dans les différents rings, il n'a jamais été compté ou même plié le genou devant de redoutables adversaires amateurs. Il attira l'attention de nombreux managers, dont les professionnels du noble art en Algérie et en France. Il s'est totalement investi dans la boxe et ne quittait ses gants que pour prendre sa douche ou pour s'alimenter. Ce qui n'est pas différent de Abdelmalek Rahou qui a eu pour habitude de remporter non seulement l'avant-dernier combat de la compétition, mais aussi de placer l'Algérie sur le toit de l'Afrique. Le champion arabe 2011 à Doha a usé de tout son poids et sa capacité technico-tactique pour se qualifier, comme ses frères, pour les prochaines échéances. Nos boxeurs ont bien rempli leur contrat en s'adjugeant le titre de champion du contient, titre perdu à Maurice en 2007. On peut dire maintenant que nos pugilistes assez aguerris sont capables de rivaliser avec les meilleurs dans certaines catégories, à l'image de Abdehalim Ouradi (54 kg), Abdelkader Chadi (57 kg), Hamza Kramou (60 kg), Berrag Ali (64 kg), Chouaib Oussassi (69 kg), Abbadi Liès (69 kg), Nabi Kacel (81 kg), Abdelhafid Benchabla (81 kg) et Chouaib Bouloudinet (91 kg). Ces puncheurs seront encore plus performants en 2012, dans le cas où ils se qualifieraient bien sûr. Il faut les entourer des plus grands soins. Ce sont nos espoirs de médailles olympiques. Ils sont jeunes et ont une bonne morphologie, une bonne technique, mais aussi un bon état d'esprit, une très bonne équipe en plus d'un niveau mondial. C'est la première fois que la majorité des boxeurs algériens sont dans le classement mondial. Chadi, Ouatah et Benchabla sont 5es mondiaux, quant aux autres, ils sont entre la 5e et la 8e place. Ce qui constitue une référence et un palmarès par rapport aux boxeurs du Kazakhstan, de la Mongolie et de la Russie. Les Cubains ne sont plus les maîtres de la boxe; il faut compter désormais avec l'émergence de certains pays, tels que le Kazakhstan, qui ont bousculé la hiérarchie.L'Algérie aura son mot à dire pour les JO de 2012, si l'on arrive à préserver cette équipe, à quelques changements près pour son rajeunissement. Les puncheurs algériens sont considérés par tous les spécialistes comme des techniciens hors pair, en raison de leur style de boxe et leurs mouvements agiles sur le ring. La pâte existe en Algérie. Il faut savoir la modeler, c'est tout !