Le nombre de réfugiés, déplacés et demandeurs d'asile a progressé en 2010 pour atteindre les 43,7 millions de personnes qui ont été contraintes de quitter leurs foyers ou leurs pays à cause des guerres mais aussi des catastrophes naturelles, comme l'ont souligné plusieurs rapports rendus publics hier par des organismes humanitaires mondiaux. Ce chiffre, qui était de 43,3 millions en 2009, est considéré comme le plus élevé de ces quinze dernières années, selon le rapport du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Le document, révélé hier à Genève où se trouve le siège de cette organisation onusienne, détaille ce chiffre comme suit : 16,6 millions de réfugiés, 27,5 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, et près de 850 000 demandeurs d'asile. L'ONG Conseil norvégien pour les réfugiés a fait état du même chiffre en précisant que le bilan en question «inclut les populations qui ont fui au cours des années précédentes et qui n'ont toujours pas pu rentrer chez elles» jusqu'à présent, ont rapporté les agences de presse. Sur les 27,5 millions de déplacés à l'intérieur de leur propre pays, le HCE place l'Afghanistan en première position avec pas moins de 3 millions de personnes. Ce pays de l'Asie centrale est suivi par l'Irak (1,6 millions), la Somalie (770 200), la République démocratique du Congo (RDC, 476 700) et enfin la Birmanie (415 700). Selon l'organisation humanitaire norvégienne, le nombre de déplacés internes a en fait augmenté de 400 000 par rapport à 2009 et celui de réfugiés de 100 000 personnes. Les catastrophes naturelles ont aussi été derrière un afflux massif de déplacés à travers le monde, selon la même ONG qui a révélé au début de ce mois le chiffre de 42 millions de déplacés en 2010. Ce chiffre est 2,5 fois plus élevé qu'en 2009, suscitant davantage d'inquiétude chez les humanitaires qui se plaignent de plus en plus de l'insuffisance de l'aide financière et alimentaire disponibles pour répondre aux besoins en constante augmentation. Le rapport du HCR a souligné par ailleurs que plus de 80% des réfugiés et déplacés sont accueillis par les pays en développement. Le Pakistan, l'Iran et la Syrie comptent «les plus fortes populations de réfugiés avec respectivement 1,9 million, 1,07 million et 1,005 million» et en portent le plus lourd poids économique. Comparativement, l'Allemagne, le pays industrialisé qui accueille la plus importante population réfugiée, se situe loin derrière avec 594 000 personnes, a noté le HCR. Concernant les demandeurs d'asile, l'Afrique du sud demeure leur premier choix avec 180 600 demandes enregistrées en 2010, soit un cinquième des demandes mondiales et trois fois plus que celles déposées aux Etats-Unis (54 300) ou en France (48 100). Pour gérer ce flux de déplacés et de réfugiés, le Haut commissaire aux réfugiés de l'Onu, Antonio Guterres, a lancé un appel pressant aux pays développés pour apporter leur contribution active. «Il est important de dire que la principale contribution que les Etats peuvent offrir à la protection des réfugiés en cas de conflit est de maintenir leurs frontières ouvertes. Mon appel à tous les pays du monde entier est de garder leurs frontières ouvertes à ceux qui cherchent une protection», a-t-il déclaré lors d'un point de presse organisé hier à Rome, en Italie. L. M.