Photo : S. Zoheïr Par Rafik Ilias Les travaux de la 15ème session du comité de suivi algéro-tunisien qui ont débuté lundi soir dernier à Tunis, sous la co-présidence de MM. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines et Radhouane Nouisser, secrétaire d'Etat auprès du ministre Tunisien des Affaires étrangères, sont consacrés à l'évaluation de la coopération bilatérale. Les deux délégations ont procédé à l'évaluation à mi-parcours de l'avancement des travaux des ateliers de coopération, initiés durant la session de la 18ème haute commission mixte algéro-tunisienne tenue à Alger le 26 décembre 2010 sous la présidence des premiers ministres des deux pays. Douze documents relatifs à la coopération dans les domaines économique, culturel et les prestations ont été signés durant décembre 2010. Le volume des échanges commerciaux bilatéraux a atteint, l'année dernière, 600 millions de dollars, soit une augmentation de 5,6% par rapport à 2009. Concernant les travaux de cette session, M. Messahel a indiqué que l'Algérie, qui a suivi de près les développements importants qu'a vécue la Tunisie, s'est engagée à respecter et à soutenir les choix du peuple tunisien avec toute sa composante. Il a précisé que cette session se tient dans une conjoncture exceptionnelle, marquée par la naissance de la deuxième République Tunisienne qui traverse une étape décisive de son histoire moderne. Il a exprimé sa conviction que la période transitoire en Tunisie mènera à l'instauration des fondements d'un régime démocratique pluraliste qui répond aux aspirations du peuple tunisien à davantage de liberté, de justice et d'égalité. «Le devoir de solidarité, dicté par les liens de voisinage, l'appartenance civilisationnelle, culturelle et religieuse ainsi que la communauté du destin, font que l'Algérie partage les préoccupations et les aspirations des frères tunisiens et leur témoigne de sa solidarité en ces moments difficiles», a souligné M. Messahel. S'agissant de la coopération bilatérale, le ministre a fait savoir que les domaines de la coopération algéro-tunisienne sont nombreux et variés, à la lumière de la diversité des relations politiques, économiques, culturelles et humaines qui unissent les deux pays. Cette coopération doit être renforcée, a-t-il ajouté, par davantage d'initiative et de dynamisme à la faveur d'une volonté politique. M. Messahel a estimé que les travaux de cette session constituent une occasion pour donner un nouvel élan à la coopération bilatérale et relancer ses mécanismes dans différents domaines dans le but de concrétiser les objectifs communs et instaurer les fondements d'une économie forte et bénéfique pour les deux peuples algérien et tunisien. Ceci ne peut ce faire, a-t-il ajouté, qu'en prenant en considération les conditions politiques, économiques et sociales des deux pays, les crises et changements qui marquent la scène régionale et internationale. Bien que le rythme de coopération entre les deux pays ait subi ces derniers mois un ralentissement pour des raisons objectives, les travaux de la 15e session permettront d'évaluer tous les programmes de coopération arrêtés, et dessiner les premiers contours pour réaliser davantage de projets dans le cadre de l'action commune, a précisé M. Messahel. Pour sa part, M. Nouisser a souligné que la concertation entre les responsables des deux pays s'impose pour garantir la sécurité et la stabilité dans la région du Maghreb arabe, à lumière des développements de la situation en Libye. Dans ce sens, il a mis l'accent sur les efforts déployés par la Tunisie et l'Algérie en vue de préserver l'unité du peuple libyen et l'aider à reconstruire son pays. Le responsable tunisien a également souligné l'importance que la Tunisie attache aux liens fraternels et aux relations de coopération bilatérale, rappelant que la première visite du premier ministre, Béji Caid Essebsi, à l'extérieur de la Tunisie, a été effectuée en Algérie «compte tenu des relations fraternelles et stratégiques qui lient les deux pays».Evoquant les domaines de coopération bilatérale, il a relevé l'importance des recommandations issues de la réunion de la 18ème haute commission mixte algéro-tunisienne tenue en décembre 2010 à Alger, faisant remarquer qu'«aucun progrès tangible» n'a été enregistré dans le sens de la concrétisation du programme convenu, eu égard à la situation exceptionnelle qu'a connue la Tunisie. Dans ce cadre, il s'est dit satisfait de l'entrée en vigueur prochainement de l'accord commercial préférentiel signé entre l'Algérie et la Tunisie, indiquant que les deux parties ont convenu de la majorité des volets de l'accord en matière de séjour et de transport. R. I. M. Messahel souligne la nécessité d'une solution politique à la crise libyenne Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a souligné, hier à Tunis, la nécessité de trouver une solution politique à la crise libyenne dans l'intérêt du peuple libyen et des peuples de la région tout entière. Il a indiqué dans une déclaration à la presse au terme de son entrevue avec le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, en marge des travaux de la 15ème session du comité de suivi de la coopération bilatérale, que l'Algérie et la Tunisie «partagent la même analyse» concernant la crise en Libye. Il a insisté sur l'importance de trouver une issue politique entre tous les Libyens sans exclusive, car, a-t-il dit, «tous les Libyens sont concernés par l'avenir de la Libye». Il est donc nécessaire de mettre fin à cette crise dans l'intérêt du peuple libyen et des peuples de la région tout entière, a-t-il poursuivi. Il a précisé en outre, que la Libye, pays riche par son histoire et ses hommes, est capable de surmonter cette crise, ajoutant que l'Algérie soutenait toute initiative visant un cessez-le-feu et l'entame de négociations entre les Libyens dans le cadre de l'Union africaine (UA), des Nations unies et de la Ligue arabe.