C'est en mai 2010 que le gouvernement a connu un léger remaniement avec le départ de certains ministres, leur remplacement par d'autres et la création de nouveaux portefeuilles dans l'organigramme de l'exécutif. Une année est donc passée depuis la mise en place d'un département ministériel chargé de la planification et de la prospective et une année est également passée depuis le lancement du programme quinquennal 2010-2014. Qu'a fait jusque-là l'équipe de Abdelhamid Temmar en termes de planification et de prospective, et qu'a-t-on réalisé dans le cadre du quinquennat pour lequel l'Etat a débloqué 286 milliards de dollars, tous secteurs confondus. La première question, en l'occurrence celle liée aux missions accomplies au cours de cette période par le ministère de la Prospective s'impose (connaissant l'absence de vision à long terme dans la politique de développement et la stratégie économique.) Ayant essentiellement comme rôle de mener des réflexions prospectives dans différents secteurs dans le but d'organiser la mise en place et le développement des activités de veille stratégique, le département de Abdelhamid Temmar n'a à ce jour pas dévoilé les résultats du travail accompli. Rien n'a en effet filtré des études faites à ce niveau. En termes, de prospective et de planification, pas de changement à signaler. Preuve en est, les décisions prises par le gouvernement pour en annuler d'autres. Des mesures sont annoncées avant d'être annulées quelque temps après. Que fait-on de la planification et de la prospective, même si la période d'une année n'est pas suffisante pour évaluer le travail de ce nouveau département ? Mais son absence sur le terrain est fort remarquable. Elle se fait d'autant plus ressentir par rapport à l'application des mesures décidées pour apaiser la tension sociale. A titre illustratif, les dispositifs de facilitation pour la création des entreprises par les jeunes entrepreneurs ont été arrêtés dans la précipitation. N'avait–on pas pensé aux mesures d'accompagnement immatérielles pour aider ces jeunes à mener à bon port leurs projets ? Ou bien fallait-il dégager de l'argent, sans peser les conséquences qu'engendrerait son utilisation, sans avoir au préalable des bagages en matière de management et de technologies de production et sans étudier les conditions d'application de ces mesures ? En somme, tout a été fait dans la précipitation pour gérer l'urgence. Or, cette urgence est née de l'absence de planification et d'études efficaces à appliquer ne serait-ce qu'à moyen terme. Devrait-on espérer dans l'avenir que le département de Abdelhamid Temmar produise des études pour aider la sphère économique nationale à renouer avec la production notamment dans le secteur industriel dont la part ne dépasse pas le 5% du PIB (Produit intérieur brut) ? La stratégie de diversification de l'économie arrivera-t-elle enfin ? Si dans le domaine des statistiques, le travail a commencé, principalement avec le lancement du recensement économique national, pour la prospective, beaucoup reste à faire. Cet outil a réussi ailleurs, pourquoi pas en Algérie où l'achèvement de nombreux chantiers contenus dans le précédent programme quinquennal se fait attendre comme les tramways, le métro et l'autoroute est-ouest ? Et ce défaut d'études prévisionnelles !? Ce défaut ne concerne pas uniquement le volet économique. C'est le cas aussi dans d'autres secteurs à l'image de l'enseignement supérieur où le système LMD (Licence-master- doctorat) importé sans adaptation a été contesté. S. I.