L'organigramme du gouvernement comporte désormais dans le chapitre économique deux nouveaux portefeuilles consacrés exclusivement à la prospective et à la statistique. Abdelhamid Temmar qui était à la tête du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements se retrouve, après le dernier remaniement, ministre de la Prospective et des Statistiques. Ali Boukrami qui occupait jusque- là le poste de commissaire général à la prospective et à la planification est aujourd'hui secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Prospective et des Statistiques, chargé de la statistique. Même si Hamid Temmar, à travers ce changement, perd toute fonction d'exécution en étant chargé exclusivement des études, la création d'un tel département revêt une grande importance pour l'économie nationale. Expert en sciences économiques, en analyse macroéconomique et en gestion stratégique de l'entreprise, Hamid Temmar avec cette nouvelle nomination se retrouvera dans son domaine. Il aura à chapeauter les études et les analyses des politiques de développement économique. Le Commissariat général à la planification et à la prospective (HGPP) créé par décret en 2006 (les modalités de fonctionnement ont été définies par décret fin 2009) travaille déjà sur ces dossiers. Mais dans l'ombre. On s'attend après ce remaniement à ce que le CGPP soit placé sous la tutelle du nouveau ministère. En effet, le département qu'aura à chapeauter l'ex-ministre de l'Industrie aura sans nul doute à travailler en étroite collaboration avec le CGPP. Lequel a pour principale mission de mener des réflexions prospectives dans différents secteurs en vue d'organiser la mise en place et le développement des activités de veille stratégique. On s'attend aussi à ce que le nouveau ministère suive la mise en œuvre du système national d'information statistique. Une opération déjà entamée avec les réformes qu'a connues, ces dernières années, le système national des statistiques. L'objectif étant de développer les instruments de simulation et de prévision macroéconomiques et de suivre l'évolution économique et sociale. En d'autres termes, il s'agit de constituer une banque de données fiable sur l'économie nationale. Car on ne peut nier que les statistiques aient toujours posé problème en Algérie. A chaque fois, différents chiffres sont donnés concernant un même sujet. D'où aussi l'importance d'un tel ministère. Néanmoins, la mise en œuvre du plan quinquennal 2010-2014 et l'élaboration d'une stratégie économique à long terme restent les questions majeures qu'aura à prendre en charge Temmar. Sur ce point, le CGPP a déjà assuré une grande partie du travail. Le Commissariat a déjà ficelé le dossier concernant la démarche à suivre en matière de diversification économique. Il a travaillé sur cinq axes principaux, à savoir les secteurs compétitifs, l'énergie, l'aménagement du territoire, le développement humain et, enfin, les institutions et les modes de gouvernance. Le HGCP qui a fait des propositions sur le long terme n'attend que le feu vert pour leur concrétisation. La mise en place du ministère de la Prospective et des Statistiques est donc venue à point nommé pour définir les outils d'application des recommandations du HGPP. Là, le travail à faire est crucial pour l'avenir économique du pays. Les exemples des pays qui ont compté sur la prospective pour lancer leurs économies sont nombreux, y compris dans le monde arabe. S. I.