La d�signation de Hamid Temmar au poste de ministre de la Prospective et des Statistiques soul�ve des questionnements. Quelles missions et quelle latitude aura-til ? Son r�le influent n�est-il pas remis en cause, voire amoindri ? Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir)- Le remaniement minist�riel op�r� ce week-end a �t� marqu� notamment par un changement de portefeuille pour Hamid Temmar. En charge jusque-l� de l�industrie et de la promotion de l�investissement, Hamid Temmar est nomm� � la prospective et les statistiques. Il sera assist� d�un secr�taire d�Etat, charg� de la statistique, en la personne de Sid-Ali Boukrami qui occupait le poste de Commissaire g�n�ral � la planification et � la prospective (CGPP). Toutefois, les missions futures de Hamid Temmar ne sont pas pr�cis�es. Hamid Temmar aura-t-il � exercer les m�mes pr�rogatives que celles d�volues, voil� quelques ann�es, au d�l�gu� au Plan ? Son r�le au sein du gouvernement reconfigur� sera-t-il technique seulement ? Pourquoi la transformation du GGPP en secr�tariat d�Etat ? Quel bilan a-t-on dress� quant � l�action du CGPP, dont le titulaire est pourtant connu pour ses grandes comp�tences professionnelles et scientifiques ? Quels rapports entre cette nouvelle structure gouvernementale et l�Office national des statistiques (ONS) qui rel�ve du CGPP ? Au-del� de la nature des missions exactes confi�es � Hamid Temmar, la question se pose quant � la pertinence de ce choix ? A quelles consid�rations ob�it-il ? Notamment pour une personnalit� r�put�e, longtemps, proche du pr�sident de la R�publique et dont la nomination � un poste technique laisse supposer une certaine perte d�influence politique. Cette nomination a-t-elle �t� d�cid�e par simple �complaisance�, par �coquetterie� ou est-elle bien une �voie de garage� pour un proche en butte � une certaine incompr�hension ? Est-ce le cas ? Les avis sont partag�s. Si d�aucuns parmi les analystes et op�rateurs observent le wait and see, le �no comment�, car incertains sur ses missions, d�autres estiment que Hamid Temmar a perdu de son influence en �tant rel�gu� � un poste subalterne. Comme d�autres analystes constatent que ce choix ne r�pond � aucune coh�rence. Dans la mesure o�, fi de la personnalit�, le bilan de Hamid Temmar � l�industrie est tr�s controvers�, la strat�gie industrielle dont il a eu � g�rer la conduite n��tant pas concr�tis�e et sa conduite des r�formes depuis 2000 n�ayant pas manqu� d��tre qualifi�e d�erratique, vell�itaire� Et dans la mesure o� mettre en place un d�partement d�di� � la prospective s�av�re utile pour cerner, anticiper les choix et les actions futures. En rappelant que la gouvernance actuelle a engag� un important programme de d�veloppement quinquennal, que le pic p�trolier et gazier approche et que la strat�gie de d�veloppement � l�horizon 2020-25 doit �tre d�finie et la place de l�Alg�rie cern�e. Hamid Temmar aura-t-il toute latitude � satisfaire � cette triple consid�ration ? La nomination de Hamid Temmar en tant que conseiller � la prospective aupr�s de la pr�sidence n�aurait-elle pas �t� davantage judicieuse ? Mais aussi parce que la conduite de la prospective suppose la capacit� � orienter l�action gouvernementale, cette capacit� risque d��tre amenuis�e, voire inefficiente pour un simple acteur gouvernemental.