On observe ces derniers mois en Algérie une dynamique de légalisation des logiciels et cela, personne ne peut le nier. C'est ce qu'a déclaré Samir Saïd, directeur de Microsoft Algérie lors d'un iftar en l'honneur de journalistes organisé mercredi dernier à l'hôtel Hilton d'Alger. Non sans reconnaître qu'il reste beaucoup à faire pour endiguer ce fléau. Ce responsable a rappelé que le taux actuel de piratage de logiciels Microsoft est estimé en Algérie à près de 84%. Un pourcentage qui, selon Samir Saïd, peut être revu à la baisse si la loi contre le piratage de la propriété intellectuelle est appliqué dans toute sa rigueur. Et de souligner au passage : «Microsoft entend faire respecter la force de loi concernant la propriété intellectuelle.» Il ajoutera : «Nous sommes extrêmement lésés non seulement en Algérie mais aussi partout dans le monde et, pour preuve, Microsoft accuse des pertes de l'ordre de 20 milliards de dollars par an.» Dans cette perspective de lutte contre le piratage, Samir Saïd a suggéré qu'un travail de concert entre son entreprise et ses partenaires locaux est à même d'arriver à des résultats probants. D'autant plus que les entreprises locales ont tout intérêt à s'inscrire dans cette démarche dans le but de sauvegarder leur création ou, en d'autres termes, de se protéger d'un piratage. «Nous avons constaté sur le terrain la vente d'un de nos logiciels de comptabilité, que nous vendons à 8 000 DA et qui se trouve copié à l'infini», fait savoir un cadre de Microsoft Algérie. Ce dernier déclarera aussi que l'industrie du logiciel ne peut voir le jour en Algérie tant que la pratique du piratage demeure élevée. Toujours au sujet de la production locale, le directeur a tenu à faire cette remarque : «On a tendance à croire qu'il n'y a pas de production locale de logiciels : certes, elle est encore faible mais elle existe.» A propos des rapports de Microsoft Algérie avec sa clientèle, Samir Saïd a indiqué : «Le souci de l'entreprise Microsoft est de mettre sur le marché des produits de plus en plus sûrs», rappelant dans la foulée : «Les produits que nous développons sont sûrs et leur mise à jour reste d'actualité pour que le consommateur ne soit pas déçu.» Dans ce même ordre d'idées, Aly Harakeh, chargé de la protection de la propriété intellectuelle pour la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, dira dans son intervention : «Nous avons une responsabilité vis-à-vis des consommateurs pour développer des produits avec un niveau de sécurité des plus élevés et qui puissent dissuader les hackers.» En ce qui concerne le piratage, il avancera : «Le taux de piratage peut diminuer si l'on crée un écosystème mettant à l'abri les développeurs et les jeunes créateurs de logiciels.» Soulignons enfin que, lors de cette rencontre, la question de l'open source a été soulevée. On apprendra que Microsoft Algérie compte monter un laboratoire open source sur les technologies Microsoft dans l'une des universités algériennes. Z. A.