Vingt-trois journalistes et travailleurs sur un ensemble de trente employés du quotidien arabophone Al Ahdath ont entamé hier une grève de trois jours exigeant principalement une amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et une augmentation des salaires. Les grévistes d'Al Ahdath ont également annoncé qu'ils se réservaient le droit de recourir à d'autres formes de protestation et à l'intensification de leur mouvement dans le cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites. Des revendications «raisonnables et légitimes», affirment les grévistes affichant leur détermination à obtenir gain de cause. Il s'agit, précisons-le, d'augmentation de salaires «dont le plus élevé ne dépasse pas depuis 2007, les 24 000 DA», selon le communiqué des grévistes. Ces derniers demandent également le droit de bénéficier des différents congés (hiver et été) et exigent la mise à disposition des moyens de travail nécessaires comme les micro-ordinateurs (actuellement un micro pour trois journalistes), l'Internet haut débit et le téléphone. Le personnel d'Al Ahdath réclame par ailleurs la prise en charge de ses propositions portant sur l'amélioration du contenu du journal considérant la parution d'articles non signés et non rédigés par les journalistes de la rédaction comme un manquement grave au professionnalisme. Le dernier point de la plateforme de revendications concerne le règlement intérieur pour lequel le personnel a émis des réserves du fait que les journalistes et les travailleurs n'ont pas été associés dans sa confection ni dans sa mise en oeuvre. Dans leur communiqué, les grévistes ont rappelé les multiples demandes verbales et écrites d'augmentation des salaires qui ont été formulées. Ils ont énuméré aussi les requêtes remises au directeur de la publication en date des 22 et 31 mai dernier et où étaient transcrites des propositions pour l'amélioration et le perfectionnement des conditions et de l'outil de travail. Les journalistes et travailleurs du quotidien Al Ahdath ont également rappelé la rencontre non concluante du 14 juin dernier qui a réuni leurs représentants avec le directeur de la publication et suite à laquelle, un préavis de grève a été déposé en date du 18 juin 2011 et une assemblée générale a été tenue le 24 du mois en cours. Tout en regrettant «l'absence de réponses satisfaisantes et concluantes et la politique de fuite en avant» appliquée par le premier responsable, les grévistes d'Al Ahdath ont affirmé être décidés à aller jusqu'au bout de leurs revendications et ont annoncé la création prochaine d'un bureau syndical des employés de cette publication. Ils ont averti leur direction contre la prise de décisions répressives à leur encontre en l'absence de la convention collective et de la commission paritaire. Le directeur général d'Al Ahdath, M. Laid Bessi, considère ce mouvement «illégal» n'ayant pas été lui-même destinataire «d'un préavis de grève», ainsi qu'il l'a affirmé hier à l'APS, estimant à seulement quinze le nombre de journalistes et travailleurs grévistes car «les noms des journalistes en congé ou en mission ont été utilisés». M. Bessi a fait remarquer que «les journalistes et travailleurs ayant rejoint cette action auraient dû attendre la réponse du gestionnaire de l'entreprise, absent actuellement». Il a enfin assuré que malgré ce mouvement de grève, Al Ahdath «continuera de paraître» normalement. H. Y.