Le ministère de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement (MIPI) annonce la mise en place de trois consortiums d'exportation, avant fin 2011, pour permettre aux entreprises exportatrices de la filière agroalimentaire d'accéder aux marchés extérieurs. Selon le directeur général de la Veille stratégique des études économiques et des statistiques au MIPI, Mohamed Bacha, «trois consortiums à l'exportation seront mis en place avant la fin 2011 et seront suivis de deux autres conformément au programme de modernisation et de diversification du secteur agroalimentaire». Lors d'une journée d'études sur la contribution des industries nationales à la promotion des exportations hors hydrocarbures (EHH), ce responsable a précisé que le projet de réalisation de cinq consortiums d'exportation, qui seront opérationnels d'ici fin 2012, est prévu dans le rapport stratégique des industries agroalimentaires, conformément au programme de modernisation et de diversification. Ces consortiums d'exportation, qui devraient s'élargir progressivement aux autres secteurs et en particulier à celui de l'industrie pharmaceutique, et du médicament et des services, selon M. Bacha «permettront aux entreprises algériennes d'accéder aux marchés extérieurs à travers une mutualisation des moyens du marketing international» Il s'agit, a-t-il expliqué, essentiellement des outils de communication, des produits et des expertises pour réduire les coûts et les risques et surmonter ainsi les handicaps qui entravent l'activité des entreprises exportatrices pour faire face à la concurrence internationale. Pour répondre au mieux aux attentes des acteurs concernés par la mise en place de ces consortiums, le MIPI prévoit l'organisation prochainement d'une rencontre nationale de concertation pour la réussite de cette opération. Un plan d'action opérationnel a été arrêté pour le secteur des industries agroalimentaires pour le moyen terme, et qui a pour objectif d'insuffler une dynamique pour les opérateurs économiques du secteur possédant un savoir faire et des capacités à l'exportation. Ce plan d'action est à sa première phase de concrétisation avec le concours de l'organisation des Nations Unis pour le développement de l'industrie (ONUDI). Cette collaboration «permettra assurément leur mise en oeuvre (projets de consortiums) dans les meilleurs conditions requises, l'organisation apportant toute l'expertise et l'assistance technique», a souligné le responsable du MIPI. La journée d'études Cette journée d'études s'inscrit dans le cadre de la concertation entre les acteurs concernés par l'exportation et les experts afin d'approfondir les discutions et d'identifier les contraintes liées à l'acte d'exporter, notamment dans les filières de l'agroalimentaire et des industries pharmaceutiques. Malgré les effort consentis depuis une décennie et toutes les facilités mises en place pour les encourager, les exportations hors hydrocarbures restent «très faibles». En 2010, elles n'ont représenté que seulement 2,8% (1,62 milliard de dollars) de la valeur globale des exportations (56,6 milliards de dollars) dont plus de 97% sont constitués des hydrocarbures. Ce niveau des exportations hors hydrocarbures représente le quart de la facture des importations, qui ont totalisé plus de 40,20 milliards de dollars. Les professionnels et opérateurs économiques et experts présent à cette rencontre, imputent cette situation à différents facteurs qui se résument essentiellement aux entraves bureaucratiques, lenteurs et complexité des procédures douanières. Les exportateurs se plaignent également ‘'de l'environnement bancaire qui n'est pas à la hauteur'', ‘'du manque de logistique et d'infrastructures portuaires'', et de ‘'l'insuffisance des mécanismes d'aide à l'exportation''. Selon certains experts, «l'administration s'est organisée autour de l'acte d'importer et non pas celui d'exporter», a souligné le représentant du ministère.