La nécessité d'adapter les programmes d'enseignement pour pouvoir former des générations capables de relever les nouveaux défis auxquels devra faire face le pays a été mise en exergue hier à Alger par les participants à une journée parlementaire dédiée à ce thème. Organisée par la Commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et des affaires religieuses de l'Assemblée populaire nationale (APN), cette rencontre a été l'occasion pour certains spécialistes de souligner que, près de 50 ans après l'indépendance de l'Algérie, le moment était venu pour évaluer le système d'enseignement du pays (éducation nationale, enseignement supérieur et enseignement et formation professionnels). Le président de la commission, M. Abdelmalek Zennir, a indiqué, selon le compte-rendu de l'Agence de Presse Algérienne (APS), que l'heure était à la mondialisation de l'économie «de plus en plus basée sur l'économie de la connaissance et de la maîtrise des technologies de pointe» et que l'ambition légitime de l'Algérie avec ses potentialités humaines et matérielles est de «prétendre à rejoindre le rang des pays émergents». Pour lui, l'«unique moyen» d'atteindre cet objectif est de construire un système de formation (tous paliers confondus) performant et adapté aux besoins socio-économiques du pays. Dans sa communication intitulée «Le système éducatif au XXIe siècle : le défi de l'Algérie», le professeur Chems Eddine Chitour a d'emblée déploré les conséquences désastreuses de la période coloniale française sur le système éducatif national, indiquant qu'à l'indépendance du pays, 10% seulement sur 8 millions d'Algériens étaient scolarisés. Après avoir indiqué que disposer aujourd'hui de plus de 8 millions d'élèves était un «acquis», M. Chitour a souligné que le moment était venu pour passer du quantitatif au qualitatif : «Nous devons former les nouvelles générations pour pouvoir relever les nouveaux défis, comme ceux des changements climatiques et des énergies renouvelables», a-t-il dit. De son côté, le professeur Mohamed Tayeb Laskri a axé son intervention sur la désertion des filières scientifiques et techniques par les étudiants, ce qui est dû, selon lui, à une «orientation erronée» au niveau des lycées et des universités. M. Laskri, qui est membre du Conseil de la nation, a présenté certaines propositions pour remédier à cette situation, comme l'organisation de concours inter-écoles sur des sujets scientifiques et l'encouragement de l'enseignement de plus de matières scientifiques depuis le cycle primaire. D'autres communications : «La formation supérieure et la dynamique d'insertion professionnelle», «La formation professionnelle : rôle et perspectives» et «Les réformes dans le cycle pré-universitaire» ont été également présentées à cette occasion. R. I