De notre correspondant à Constantine A. Lemili Le Théâtre régional de Constantine abritera pour l'après-midi d'aujourd'hui un concert très coloré du groupe Tatafull. Tatafull qui est composé de cinq musiciens : P'tit Moh (chanteur et qui aime surtout rappeler qu'il est le frère de Djamil du groupe Djmawi Africa), Zaki (bassiste), Mouloud (guitariste et chanteur et occasionnellement au gumbri), Mahdi (saxophone) et Youcef (batterie). Forte de sa popularité notamment sur la place algéroise, la formation va tenter de conquérir un public constantinois dont la particularité est de ne pas trop faire la fine bouche devant tout ce qui lui est proposé, compte tenu du grand sevrage dont ont été victimes ses jeunes du fait des responsables en charge de l'animation culturelle au sein des institutions publiques. S'auréolant du titre de «groupe prodige de l'année», Tatafull produit de la musique africaine dont l'africanité est soulignée par la présence d'instruments typiques, comme tout ce qui est percussion, et imagée par des spectacles de danses exotiques. Ce qui n'est pas rien pour les jeunes qui ne demandent qu'à se déhancher et surtout entrer en transe. Pour expliquer cette fusion, sachant que Tatafull mixe ce qui est africain avec les musiques dites modernes, P'tit Moh, dans la foulée, rappelle que «le choix du nom de Tatafull est en lui-même explicite», dans la mesure où il est l'équivalent du mot «parasitage», mais «parasitage pas dans le sens négatif parce qu'il est question pour nous de parasiter, autrement dit de mélanger des genres musicaux entre eux pour en donner ce que produit le groupe sur scène. C'est-à-dire quelque chose de plutôt non conventionnel». Il y aura donc sur l'impériale scène du Théâtre régional de Constantine beaucoup de musique dont du rock, gnawi, jazz, reggae, un métissage qu'il faudrait mettre, selon les membres du groupe, sur leurs sensations personnelles à la musique. Ainsi, Mahdi est plutôt reggae et blues, Zaki est branché métal et Youcef à influence gnawi. Des influences qui automatiquement rejaillissent, par transcendance, sur la qualité de leur prestation une fois sur scène. Au-delà de la scène, ils préparent un enregistrement. Les Constantinois auront à juger sur pièce cette formation dont les responsables ne tarissent pas d'éloges sur eux-mêmes.