En plein boulevard du Sacré-Cœur, un guitariste, un saxophoniste et un percussionniste improvisent un petit concert. Autour, une quinzaine de personnes applaudissent : chant, danse et éclats de joie. C'était le 2 avril dernier et c'était l'une des premières actions du CLACC, le Collectif pour la liberté de l'action culturelle. Au même moment, dans d'autres rues d'Alger, Oran et Batna, la même euphorie gagnait l'espace public par le biais de différents groupes d'artistes. Des groupes déjà confirmés tels que NR2, Tatafull, Djamil de Djmawi Africa ou encore des artistes amateurs tels que Farid, Timchou, Mehdi, Tarik, 16URE et Dung Bi ont adhéré à cette initiative dans le souci de se réapproprier la rue et d'y semer de la joie de vivre. C'est d'ailleurs la raison d'être de ce Collectif, né il y a seulement deux semaines. «L'idée est née lors d'une rencontre à Oran. Plusieurs contacts ont été établis entre Alger, Oran et Batna avec plusieurs artistes, dont Amazihg Kateb. L'idée a séduit tout le monde, du coup tout est parti très vite», explique Farid, 30 ans, l'un des initiateurs de ce mouvement. A Oran, des lectures groupées ont été improvisées près de la cathédrale du Sacré-Cœur lors du premier rendez-vous du CLACC. Dans la capitale, quatre points ont été investis par des petites prestations de danse et de musique. «Le but est de promouvoir la culture et de dire un grand j'en ai ma claque de la tristesse de nos rues !» précise Khaled, 27 ans, publicitaire, un des initiateurs d'Alger. Timchou, marketeur, 29 ans, a lui aussi adhéré au concept dès qu'il en a eu écho. Musicien à ses heures perdues, il n'a pas hésité à sortir son gumbri. Il participe à présent à l'organisation et en tire une satisfaction grandissante : «Après l'expérience du 2 avril où la musique a rassemblé des passants d'univers différents dans un moment de partage et de joie, j'y crois de plus en plus.» Ils comptent tous récidiver samedi pour la capitale. Ailleurs, c'est à Oran et Batna.