Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun L'Algérie a terminé les 13es jeux Paralympiques de Pékin, qui se sont achevés le 17 septembre dernier, à la 31e position avec un total de 15 médailles (4 or, 3 argent et 8 bronze), sur 76 pays classés (ayant obtenu au moins une médaille). Si au nombre total de médailles, il y a une évolution par rapport à Athènes (deux médailles de plus), par contre pour ce qui est de l'or, il faut dire que l'Algérie n'a pas fait mieux (deux de moins). Bien évidemment, il n'est nullement question de «critiquer» les performances de nos athlètes qui ont honoré leur pays de la meilleure des manières. Ceux-là ont été à la hauteur des attentes. Il est clair qu'il n'est plus du tout facile de réaliser de bonnes performances à ce niveau. Même en handisport, les choses ont fortement évolué. Il n'y a qu'à voir les équipements nouveaux utilisés par certains sportifs ou les moyens de préparation ultrasophistiqués que n'ont pas les athlètes algériens. Donc, arracher une médaille aux JP de Pékin n'est pas chose aisée. Seulement, il faut relever que cette fois le handisport algérien n'a pas continué sur cette lancée qui avait commencé après la première édition à laquelle a participé l'Algérie (Barcelone 1992). Tous les Algériens s'attendaient à mieux, nos athlètes de handisport faisant à chaque fois mieux, et les citoyens espèrent d'eux toujours plus. Mais, il est à signaler quand même que quatre sportifs ayant fait le déplacement à Pékin, en l'occurrence les judokas Ahmed Kebaili (-100 kg) et Khelil Guerfa (+100 kg) et les athlètes Kerfas Nacerddine (10 000 m et 5 000 m) et Hani Meguelati (800 m, 1 500, et 5 000 m), ont été écartés par la commission de classification de l'IBSA (Fédération internationale de sports pour aveugles) qui les a déclarés «non éligibles» lors de la traditionnelle séance de classification qui précède le début des compétitions. Pour plus d'un, ces quatre sportifs auraient pu décrocher des médailles, notamment l'or, vu leurs performances réalisées cette saison. D'ailleurs, le directeur technique national (DTN), Mouloud Debiane, avait déclaré à chaud que l'Algérie venait de perdre «au moins sept médailles d'or à Pékin». Peut-être si ces quatre sportifs avaient participé aux différentes compétitions dans lesquelles ils étaient inscrits, la moisson algérienne aurait été meilleure. En tout cas, quels que soient les résultats, les athlètes handisport algériens ont démontré encore une fois qu'ils sont capables de rivaliser avec les meilleurs. Pour peu qu'ils bénéficient d'une attention particulière de la part des autorités qui, faut-il le dire, ont commencé à s'occuper davantage de ces sportifs. Il n'y a qu'à voir l'intérêt dont ils ont fait l'objet de la part des ministres de la Jeunesse et des Sports, M. Hachemi Djiar, et de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbes, qui a d'ailleurs accompagné la délégation algérienne à Pékin. Les deux ministres se sont déplacés, mercredi dernier à l'aéroport Houari Boumediene, pour accueillir les athlètes handisport qui arrivaient de Pékin. Comme pour montrer tout l'intérêt que portent les plus hautes autorités du pays à ces sportifs. C'est dans ce sens qu'Ould Abbes a estimé que «ces résultats sont le fruit des efforts déployés depuis plusieurs années par les pouvoirs publics au profit de cette catégorie de sportifs aux besoins spécifiques et ce, par le biais de l'insertion sociale et leur dotation en moyens». De son côté, M. Hachemi Djiar, saluant le niveau des sportifs handicapés qui ont fait preuve lors de ces Jeux de capacités et de compétences remarquables, a noté que le bon encadrement technique handisport a contribué à l'obtention de ces résultats très appréciables. Le ministre a réitéré le souci de son département de promouvoir le sport au profit de toutes les catégories afin que l'Algérie puisse reconquérir sa place, tout en relevant la nécessité de mobiliser toutes les énergies dans ce domaine. Pour couronner le tout, M. Djiar a remis, jeudi dernier, des décisions d'octroi de primes aux sportifs handicapés médaillés d'une valeur globale de 11,8 millions de dinars lors d'une réception organisée en leur honneur au siège du ministère. Etant donné que le nombre des sportifs médaillés à Pékin est de 12, ils auront, donc, un peu moins de 100 millions de centimes chacun. Même si ces primes sont encourageantes, il faut relever qu'elles sont loin de celles octroyées ou promises aux «valides», quoique ces dernières émanent en général du Comité olympique algérien (COA) et de certains sponsors. Et là, il faut dire que les sportifs handisports «n'attirent pas» beaucoup d'attention. En tout cas, même s'il y a toujours des «imperfections», quelques responsables sont conscients qu'il faut venir en aide à ces sportifs qui, en général, représentent dignement l'Algérie dans différents rendez-vous. Il faut dire encore que le plus gros reste à faire, notamment, pour ce qui est des mentalités qui doivent impérativement évoluer. Le handisport, surtout qu'il glane toujours des médailles olympiques, doit bénéficier de toute l'attention possible. Les Allek, Medjmedj, Nouioua et les autres ont beaucoup donné –et donnent toujours - au sport algérien.