Notre planète s'échauffe anormalement, avec des perturbations climatiques dramatiques : canicules et désertifications, inondations et tempêtes, disparition des glaciers et de la banquise, montée du niveau des mers… Sujet de l'heure, le changement climatique sera au cœur d'une conférence africaine des ministres de l'Environnement, les 19 et 20 novembre 2008 à Alger. A ce titre, un comité national de préparation a été installé, hier, au siège du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, coprésidé par le ministère du secteur et celui des Affaires étrangères et composé de représentants de différents autres secteurs. Selon Cherif Rahmani, cette manifestation d'envergure internationale réunira des ministres et de hautes personnalités africaines et internationales pour débattre de la problématique des changements climatiques dans le cadre du plan d'action de Bali sur les changements climatiques. Des représentants de l'Union européenne (UE) et des institutions de l'Organisation des Nations unies prendront également part à cette rencontre. Il précisera à ce propos que «l'Algérie, leader des pays africains et présidente du groupe Afrique des changements climatiques, abrite cette rencontre dans le but d'unifier les modes de pensées, les concepts et d'aller avec une position africaine commune aux réunions prévues en Pologne et au Danemark». Il faut savoir que les pays du continent africain sont ceux qui souffriront le plus des changements climatiques, notamment en termes de baisse de pluviométrie, de quantités d'eau et en termes de désertification. Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme : 1 million d'espèces animales et végétales pourraient disparaître en 50 ans et des millions de personnes seront affectées. Les changements climatiques sont dus à l'accumulation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre qui perturbe le climat de la terre. Ces gaz proviennent notamment de la plupart des activités humaines : transports, industrie, agriculture, production d'énergie, chauffage… Agir contre le changement climatique, c'est agir pour réduire nos rejets de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, avec une meilleure utilisation de l'énergie en évitant les gaspillages, en développant d'autres énergies sans gaz à effet de serre (énergies solaire, géothermique, éolienne...), en réduisant la prédominance des transports routiers et aériens, en construisant des bâtiments de manière plus écologique, en modifiant les pratiques agricoles, etc. Pour éviter un dérèglement catastrophique du climat, il faudra réduire très fortement les émissions de gaz à effet de serre en moins de 50 ans. Les objectifs sont connus : il s'agit de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre avant 2050 à l'échelle de la planète. Pour les pays industrialisés, cela signifie une division par quatre ou par cinq. Mais dans ce domaine, ce sont les pays industrialisés, les plus gros pollueurs à l'image des Etats-Unis qui sont les plus réticents à prendre des mesures de réduction des émissions à effet de serre. Il y a de noter par ailleurs que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, vient de charger deux nouvelles personnalités de l'aider à dialoguer avec les gouvernements sur les moyens de combattre le réchauffement de la planète. Il s'agit de l'ancien président du Botswana, Festus Mogae, et l'ancien ministre macédonien des Affaires étrangères, Srgjan Kerim, qui vient d'achever un mandat d'un an comme président de l'Assemblée générale de l'ONU. Nommés envoyés spéciaux de l'ONU pour le changement climatique, les deux hommes rejoignent dans cette fonction l'ex-président chilien Ricardo Lagos et l'ex-Premier ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland, désignés en mai 2007. Leur rôle sera essentiellement d'aider M. Ban dans ses consultations avec les chefs d'Etat ou de gouvernement et avec les autres entités concernées sur les moyens de faire progresser, à Poznan, les négociations multilatérales sur le changement climatique. La ville polonaise de Poznan accueillera en décembre une conférence ministérielle sur le réchauffement climatique, la dernière avant le grand rendez-vous de Copenhague. La communauté internationale s'est engagée à conclure d'ici décembre 2009 à Copenhague un accord de lutte contre l'effet de serre prolongeant le protocole de Kyoto, qui expire en 2012. A. B.