Un petit village esquimau posé sur un îlot aux confins de l'Alaska s'enfonce dans la mer un peu plus chaque année, victime du réchauffement climatique, et doit déménager sur le continent, au risque de perdre son identité. Balayée par les vents, avec la mer à perte de vue mais sans eau courante, l'île, large d'environ 600 m et longue de 5 km, est posée sur le «permafrost», du sable gelé. «On constate en Alaska un important réchauffement depuis au moins 30 ans. Les températures atmosphériques augmentent et le permafrost se réchauffe», explique un professeur de géophysique à l'université d'Alaska. Sous l'effet du dégel, le permafrost «devient plus vulnérable» aux inondations dues à la fonte de la banquise et des glaciers qui augmente le niveau de la mer et aux tempêtes plus violentes qui arrachent des pans entiers de l'île. Le permafrost recouvre «plus de 85%, probablement 90% de l'Alaska», selon le même chercheur. De nombreux experts ont récemment averti que la région arctique serait victime des changements climatiques en cours, l'Alaska étant la partie visible de l'iceberg qui fond.