Chiffre n 25 millions de personnes fuient déjà leurs terres touchées par la désertification, la montée des eaux, la sécheresse, les changements de température et le tarissement des ressources naturelles. Un rapport des Nations unies de 2007 prévoit 50 millions de «réfugiés écologiques» à l'horizon 2010 et plusieurs centaines de millions au milieu du XXIe siècle. Les estimations de l'organisation internationale pour la migration (OIM), intitulé «Migrations et changement climatique», prévoient quelque 200 millions de migrants d'ici à 2050, suite aux «conséquences météorologiques du changement climatique qui entraîneront des mouvements de population, rendant certaines parties du monde beaucoup moins habitables». «Les réserves d'eau et de nourriture seront de plus en plus sujettes à caution et les inondations et les tempêtes seront plus fréquentes et plus violentes. Tout cela, combiné aux facteurs non climatiques telles les politiques des gouvernements, la croissance de la population…» Ces personnes déplacées seront supposées être des «réfugiés environnementaux». D'autres rapports sont plus alarmistes et prévoient jusqu'à un milliard de réfugiés du changement climatique d'ici à 2050. Les scientifiques sont formels : à travers le monde, il y aura une augmentation globale des températures, la fonte des glaces, la perte de la biodiversité, plus de canicule et de tempêtes, selon un document français élaboré en avril 2005 et intitulé Le test climat, faites vite, ça chauffe. Dans le même ordre d'idées, le représentant de la banque mondiale en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, Hocine Chalal, avait indiqué lors lors de la Conférence africaine des ministres de l'Environnement sur les changements climatiques après 2012, tenue à Alger au mois de novembre dernier, qu'il a été reconnu que les fonctions des températures pourraient s'élever de 2 degrés et les impacts éventuels ou probables des changements climatiques sur la nourriture, les eaux et les écosystèmes seront graves, notamment au centre du continent africain. La vulnérabilité est significative et problématique en même temps, à l'image de la variabilité des précipitations en Algérie. Ces conditions entraînent des restrictions au développement et cela induit des coûts supplémentaires. En 2005, les inondations ont coûté au Mozambique 1,5% de son PNB et plus de 1,8 milliard de dégâts pour le Kenya. Entre 1995 et 2006, il y a eu une augmentation de la fréquence des désastres naturels extrêmes en Afrique. En matière de rendement agricole, le continent africain – y compris l'Afrique du Nord – ne serait pas épargné par ces changements annoncés…