Novak Djokovic a confirmé son nouveau statut de meilleur joueur du monde en remportant dimanche son premier Wimbledon avec une victoire impressionnante (6-4, 6-1, 1-6, 6-3) sur Rafael Nadal en finale. Assuré depuis deux jours de ravir la place de n°1 mondial à Nadal au prochain classement lundi, le Serbe a mis tout le monde d'accord en chipant aussi son titre à l'Espagnol qui n'avait plus perdu à Wimbledon depuis quatre ans. A 24 ans et 43 jours, Djokovic est monté lundi sur le trône avec des états de service impeccables, fort de 26 titres dont trois du Grand Chelem et huit depuis le début de la saison, un chiffre absolument effrayant. «Il le mérite. C'est le meilleur du moment», a estimé Nadal. Difficile de dire le contraire. Depuis le début de la saison, Djokovic a empilé 48 victoires, contre un seul revers, en demi-finale de Roland-Garros face à Roger Federer, un échec dont il s'est relevé comme un champion pour réaliser son rêve. Bien plus fort que ses deux titres à l'Open d'Australie en 2008 et 2011. Au moins aussi fort que sa victoire fondatrice en Coupe Davis en décembre. C'est aussi un événement de taille dans l'histoire du tennis puisque Djokovic brise à double titre la domination de Federer et Nadal. Le duo infernal avait monopolisé la place de n°1 mondial depuis plus de sept ans et avait remporté les huit dernières éditions de Wimbledon avant l'avènement du «Djoker». S'il est hasardeux de parler déjà de changement d'ère, la prise de pouvoir du Serbe constitue un vrai tournant, et les semaines à venir, où Nadal aura un autre titre majeur à défendre à l'US Open, diront si elle est durable. Ce qui est déjà incontestable, c'est que Djokovic a passé un vrai cap. Battu systématiquement par Nadal dans les grandes occasions, il a enregistré dimanche sa première victoire en six rencontres sur l'Espagnol en Grand Chelem. Mis en confiance par ses quatre finales en Masters 1000 gagnées cette année sur Nadal, il a, malgré une nervosité palpable, pris Nadal à son propre jeu en le dominant du fond du court grâce à sa formidable défense. Hormis un coup de pompe spectaculaire au troisième set, il a imprimé sa cadence pour le mettre constamment sous pression, tout en limitant les fautes. Au deuxième set, Djokovic a même fait ressembler Nadal et ses dix titres du Grand Chelem à un petit garçon égaré sur le Central. L'Espagnol a craqué dans les moments-clés du match. Sur son service dans le dernier jeu du premier set qu'il a terminé sur deux fautes directes en coup droit. Et à 4-3 dans la quatrième manche où il n'a pas résisté au nouveau coup d'accélérateur de Djokovic pour sombrer dans un nouvel océan de fautes. C'est seulement sa troisième défaite en treize finales du Grand Chelem après celles abandonnées à Roger Federer, déjà à Wimbledon en 2006 et 2007. Avoir imité le Suisse dimanche permet à Djokovic, à défaut pour l'instant de les concurrencer dans les livres d'histoire, de regarder les deux légendes les yeux dans les yeux, du haut de sa place de n°1 mondial.