Une vingtaine de personnes ont péri au début de cette semaine dans plusieurs attaques commises par la secte islamiste des Boko Haram, au nord-est du Nigeria, plus précisément dans la ville de Maiduguri, la capitale du l'Etat de Borno. L'explosion d'un engin explosif hier à l'intérieur de Mammy Market, un marché de vente de boissons alcoolisées en plein air, a provoqué une dizaine de morts et plusieurs dizaines de blessés, selon des sources policières locales, sous le couvert de l'anonymat. Dans la matinée, quelques heures avant l'attentat perpétré dans le Mammy Market, des inconnus ont assassiné à bout portant, dans un autre quartier de Maiduguri, un responsable politique local membre du parti au pouvoir, avant de s'enfuir à bord d'une moto, ont rapporté les médias nigérians. Les éléments de Boko Haram, qui se réclament des talibans afghans, sont montrés du doigt. Depuis la dernière élection présidentielle qui a permis à Goodluck Jonathan d'être élu à la tête du pays le 16 avril dernier, cette secte a multiplié les actions terroristes. Ses dirigeants veulent l'instauration d'un Etat islamique au Nigeria, pays de 150 millions d'habitants dont la moitié vit dans la partie sud-est majoritairement chrétienne ou animiste. Dans la nuit de samedi à dimanche derniers, au moins neuf personnes ont été éliminées à leur domicile, dans plusieurs attaques ciblées, œuvre des mêmes membres de cette secte, ont indiqué des sources policières locales. Le 26 juin dernier, les violences commises dans un bar par les Boko Haram ont coûté la vie à une vingtaine de personnes dans la même Maiduguri et fait pas moins d'une trentaine de blessés. Les autorités d'Abuja ont été ainsi contraintes de renforcer la présence militaire sur place par l'envoi d'une centaine de soldats des unités spécialisées pour sécuriser la ville. Mais il semble que les Boko Haram ne comptent pas se contenter de viser le nord du pays où ils sont bien implantés et où le nombre de recrues demeure inconnu. Boko Haram aurait envisagé de commettre des attentats au cœur de la capitale Abuja et chercherait à prendre pour cible le siège de la société pétrolière nationale la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), a révélé le journal électronique Afrique en ligne. Pour parer à cette menace d'attentat, le gouvernement fédéral nigérian a dressé une forteresse autour du siège de la NNPC en déployant plusieurs dizaines de soldats, des membres de la police anti-émeute et un véhicule blindé de transport de troupes, a ajouté Afrique en ligne. Le président du Nigeria s'est engagé à lutter contre toutes les formes de violences et rébellions qui chercheraient à déstabiliser le pays et dont fait partie la secte Boko Haram. En 2009, ce mouvement radical a mené une insurrection qui s'est soldée par la mort, en moins d'une semaine, de plus de 800 personnes dans ses rangs, après l'intervention de l'armée régulière qui a mis fin à une série d'attaques ayant visé pendant plusieurs semaines les églises, les débits de boissons et les commissariats de police relevant du nord du Nigeria. L. M.