Les médecins résidents n'ont pu tenir leur sit-in devant le siège de la présidence de la République. Décidée lors de la réunion nationale du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), tenue le samedi 2 juillet à Blida, la manifestation n'a pu se dérouler comme prévu. Le service d'ordre, désormais rodé à cet exercice, alerte et organisé, a réussi à faire capoter le sit-in. Dès les premières heures du matin, les policiers en uniforme et en civil ont occupé les «postes» stratégiques des alentours de la Présidence, y compris les arrêts de bus. Les passants sont priés de circuler et les premiers médecins arrivés sont empêchés de se rassembler. «Il y a eu plusieurs interpellations. Plusieurs dizaines de nos collègues ont été arrêtés», s'offusque un délégué des médecins résidents. 10h20. Une trentaine de téméraires ont réussi à se réunir à plusieurs centaines de mètres du lieu prévu, près de l'hôtel El Djazaïr. Ils sont encerclés par les policiers. Devant la détermination du service d'ordre et le faible nombre des participants, les manifestants décident de quitter l'endroit en improvisant une marche vers l'hôpital Mustapha-Pacha, toujours encadrés par les agents de police, criant à gorge déployée des slogans, parfois sous le regard complice des automobilistes algérois : «Jusqu'au bout résidents debout», «Fierté, dignité, grève illimité». «Demain sera célébré le 49e anniversaire de l'Indépendance et la Fête de la jeunesse. Et nous aurons marqué le 100e jour de notre mouvement de contestation. Alors, non. La jeunesse n'est pas en fête car elle n'est pas écoutée», poursuit le délégué. Interrogés sur le drame que vivent les malades durant le bras de fer qui oppose les résidents aux pouvoirs publics, les résidents scandent : «On s'excuse citoyens, c'est la faute aux dirigeants» ou encore : «Qu'est-ce qu'on veut ? La santé. Pour qui ? Les citoyens.» Arrivés sous escorte policière à l'hôpital, les résidents tiennent un rassemblement dans l'enceinte de l'établissement. Sur les prochaines actions à entreprendre, on informe qu'«on va tenir une réunion pour faire le bilan de cette manifestation et décider des actions à mener. On ne peut rien affirmer maintenant car toutes les actions sont décidées en concertation». Aujourd'hui est le centième jour de la grève illimitée engagée par les médecins résidents jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Une première réponse positive à leurs doléances a été donnée par les pouvoirs publics consistant en un statut particulier de ce corps médical. «On n'a pas encore le texte pour savoir si nos revendications ont réellement été prises en considération», affirment plusieurs grévistes. Campant sur ses positions, le Camra exige la promulgation du statut, la signature de la conférence des doyens, le droit syndical, l'instauration d'un véritable dialogue sur le service civil (en vue de son abrogation), ainsi que la levée de toutes les sanctions à l'encontre des grévistes. S. A.