Les militants de la flottille de la liberté voulant rallier Ghaza réclament la levée de l'interdiction d'appareiller imposée par la Grèce. Ne s'embarrassant point des permissions d'usages, un bateau français a déjà annoncé être en route pour le territoire palestinien. Les militants pour une action contre le blocus israélien multiplient les actions pour aller de l'avant. «Nous allons continuer nos actions. Le gouvernement grec doit revenir sur sa décision d'interdire le départ», a déclaré un des organisateurs de la flottille. Cette dernière est bloquée depuis plus d'une semaine par les différents obstacles imposés par les autorités grecques. L'action humanitaire est entravée par des dommages récurrents imputés à des sabotages israéliens. Les organisateurs tentent de reprendre l'initiative. Quatre des militants de la liberté engagés dans l'opération ont entamé une occupation symbolique de l'ambassade d'Espagne à Athènes. Il s'agit de «demander au gouvernement espagnol de faire pression sur Athènes pour autoriser le départ de la flottille». Les militants ont réclamé le départ du bateau espagnol, ancré en Crète, le Guernica. Au même moment, un bateau français, le Dignité Al-Karama, annonce avoir réussi à échapper à la vigilance grecque en quittant les eaux territoriales de ce pays. Il fait actuellement route vers le territoire palestinien sous blocus israélien. Le navire, une grosse vedette avec huit personnes à bord, dont le leader d'extrême gauche français Olivier Besancenot, devrait, sauf nouvel incident, rallier Ghaza. Les autorités françaises, embarrassées, ont voulu dissuader l'action humanitaire. Paris a toujours ménagé Israël au détriment des palestiniens. De son coté la Grèce ayant des relations économiques avec Israël, a justifié son interdiction imposée vendredi par la nécessité de «protéger les passagers.» L'Etat hébreu jouissant d'un statut particulier dans les relations internationales a menacé à plusieurs reprises d'utiliser la force contre l'opération. En mai 2010, neuf militants turcs avaient été tués lors de l'arraisonnement par les militaires israéliens de la flottille. La tuerie qui s'en est suivie à bord du ferry turc, le Mavi Marmara, a suscité une vive crise entre Ankara et Tel-Aviv. L'opération actuelle, qui compte une dizaine d'embarcations, a pour objectif de briser l'inhumain blocus imposé par Israël sur la population de la bande de Ghaza et d'y acheminer de l'aide. Cependant Athènes semble avoir succombé aux pressions israéliennes. Les gardes côtes grecs ont arraisonné les bateaux américain Audacity of Hope et canadien Tahrir, qui devaient appareiller vers l'enclave palestinienne. Les deux embarcations ont tenté de quitter le premier le port du Pirée, le second le port crétois d'Aghios Nikolaos. Le capitaine américain de l'Audacity arrêté vendredi, a été déféré devant le parquet du Pirée. Un militant australien et deux autres canadiens ont été arrêtés en Crète. M. B.