L'été que l'on annonçait chaud sur le plan politique est bien calme. Une routine s'est installée et le calendrier prévu par le chef de l'Etat se poursuit au rythme convenu. Pas de chamboulement majeur au niveau de la hiérarchie de l'ANP. Le gouvernement est en place et gère les affaires courantes. Sellal ne prévoit pas de coupures d'eau et Benbouzid est fier de son école. La vie continue et les augmentations de salaire sont absorbées par une inflation galopante. La rumeur qui voulait que d'importants changements interviendraient le 5 juillet s'est dégonflée. Les juilletistes sont partis en vacances et les Algériens appréhendent de faire les courses à quelques jours du mois sacré de Ramadhan. Ainsi va la rumeur depuis quelques années. Elle annonce tout et son contraire. Elle promet des étés chauds avec changements et bouleversements. Cependant, un été calme annonce un automne chaud et un hiver décisif. Les différentes commissions préparent des textes qui ne vont pas dans le sens d'un approfondissement des libertés, à l'instar du récent amendement du code pénal. Le journaliste se voit dissocié de sa publication et reconnu comme seul vecteur d'un potentiel délit. Nous ne connaissons pas grand-chose de ce que sera la loi sur les partis et leur financement, ni dans quel sens iront les amendements de la constitution. L'Algérie nouvelle se prépare dans les coulisses des ministères et de la présidence de la République. Mis à part le show médiatique de la commission Bensalah, peu de personnes savent où et comment nous irons vers cette deuxième république. Les surprises sont pour septembre. Les acteurs politiques ne semblent pas pressés de débattre avec les citoyens. Ils attendront septembre et peut-être octobre pour nous dire s'ils sont pour ou contre sans vraiment argumenter. Une désolante habitude d'un personnel politique désireux uniquement de se faire élire. L'hiver sera pire que l'automne pour les partis. Il s'agira de s'adapter à la nouvelle loi sur les partis et de désigner les leaders régionaux, pour entamer une campagne électorale décisive pour le pays mais habituelle pour nos stars de la politique. La nouvelle Constitution sera votée par le nouveau Parlement l'été prochain. L'été 2011 est bien calme, trop calme. L'Algérie semble sereine face aux événements qui secouent les pays voisins. Les printemps algériens surviennent généralement en automne, en octobre plus précisément. Mais pour cela, il faut travailler en été même si le mois de Ramadhan arrive en août. Le calendrier des réformes a été fixé par Abdelaziz Bouteflika mais les militants sont en vacances. Heureusement pour ces derniers, l'Administration travaille pour eux mais jamais avec le résultat escompté. Bonnes vacances quand même. A. E.