De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali La wilaya d'Oran s'apprête à vivre la distribution annoncée pour ce mois de juillet, de quelque 1 433 logements sociaux au profit des habitants des vieux quartiers, à travers les différentes communes. Près de 500 unités sont réparties entres les trois communes de Bir El-Djir, Hassi Benokba et Hassi Bounif, et 158 logements sociaux dans la commune d'El Kerma dont la liste des bénéficiaires vient d'être arrêtée. D'autres listes sont en cours d'élaboration pour l'ensemble des mal-logés de la wilaya qui se comptent par milliers et qui demeurent dans l'attente de l'heureuse nouvelle. Au regard des mouvements de colère que les listes des bénéficiaires ont soulevée à travers le territoire national et des expériences déjà vécues à l'ouest, et plus généralement, à la tension qui pèse sur le logement, les Oranais s'attendent à une distribution agitée : «Il ne peut pas en être autrement. Il y a trop peu de logements pour un grand nombre de demandes, et en général, la constitution des listes n'échappe pas aux trafics. Ce qui suscite légitimement la colère»¸ explique-t-on dans la rue. Il est vrai que distribuer 300 logements à Bir El-Djir alors que la demande atteint presque les 10 000 est une équation qui n'augure rien de bon. Il est vrai aussi et l'histoire nous l'a déjà montré, qu'aucune opération de distribution de logements à Oran, ne s'est déroulée sans accroc. L'une des dernières en date, celle de Haï Yasmine en l'occurrence, a connu d'importantes manifestations de colère, a interpellé le président de la République, qui a alors exigé une commission d'enquête. C'est dire que l'on craint de connaître des moments difficiles, dans un contexte marqué par une très forte demande, chaque famille vivant dans la précarité s'attend à faire partie de la liste des heureux bénéficiaires. Selon les chiffres officiels, 30 000 demandes ont été déposées auprès des services concernés depuis l'annonce de mesures de facilitation d'accès au logement prises par le Conseil des ministres en février dernier (mais les besoins réels se chiffreraient selon des sources non officielles à 80 000) pour une offre de 13 000 logements à distribuer aux heureux bénéficiaires avant la fin de 2013. Le programme quinquennal 2010-2014 prévoit la réalisation de 32 000 unités toutes formules confondues, réparties comme suit : 4 300 au programme de résorption de l'habitat précaire, 8 000 logements ruraux et 3 500 logements de type LPA (Logement promotionnel aidé)... La grande majorité des demandeurs de logements - dont certains attendent depuis les années 70 - vivent dans des immeubles menaçant ruine, occupent des habitations précaires, des caves, sur des terrasses ou survivent dans des bidonvilles de la périphérie.