Entre l'Algérie et le Maroc, le rapprochement à petits pas se confirme chaque jour davantage. Les déclarations des autorités des deux pays le confirment et, au-delà, c'est toute une dynamique des échanges qui est mise en branle pour l'édification du Maghreb des peuples. Le roi Mohammed VI du Maroc a, lors d'un message au président algérien Abdelaziz Bouteflika à l'occasion de la fête de l'Indépendance, réaffirmé sa ferme «détermination à poursuivre l'action, de concert avec vous, pour surmonter les obstacles» entre les deux pays voisins. Le roi a également ajouté que cette coopération doit se réaliser «dans le cadre de notre union maghrébine, en tant qu'option stratégique (...) dans un monde où dominent les groupements solides et qui ne laisse pas de place aux entités fragiles». Au-delà des dossiers qui fâchent, particulièrement celui de la question du Sahara occidental, dont le règlement est confié aux «bons soins» des Nations unies, il est loisible de remarquer ces derniers mois un regain d'échange de visites de ministres entre Alger et Rabat, qui avaient laissé augurer d'un réchauffement de leurs relations politiques, et l'ouverture des frontières entre les deux pays. Une éventualité que n'a pas exclue le ministre algérien des Affaires étrangères lors d'un entretien à la radio, où il a expliqué que l'Algérie estime nécessaire de «remettre sur le tapis les questions sensibles (énergie, agriculture…)». Mais reste aussi la question de la sécurité des frontières (trafic de drogue, de produits de première nécessité, etc.), d'où, à notre sens, l'impératif souligné par le chef de la diplomatie algérienne, M. Medelci, «de réunir les éléments nécessaires tant au plan politique que sécuritaire et économique pour la réouverture des frontières». Cette déclaration n'omet pas de refléter la volonté politique du pays, notamment celle affichée publiquement par le président de la République qui, à partir de Tlemcen, a passé un message selon lequel il n'y aurait aucun obstacle au développement des relations bilatérales dans tous les domaines avec ce pays voisin. Laquelle volonté avait, à l'évidence, un prolongement sur le terrain à travers les échanges d'officiels des deux pays, notamment de délégations ministérielles mandatées pour développer les relations de coopération sectorielle dans divers domaines, où les échanges sont dérisoires en dépit des potentialités dont disposent les deux pays. Ceci pour dire que le froid des relations politiques a également touché les échanges commerciaux. A. R.