Le quartette n'a plus d'autre option que de soutenir l'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU. C'est du moins ce qui résulte de la réunion de Washington lundi dernier. Ils s'étaient réunis pour éviter une confrontation majeure probable en septembre prochain à l'ONU, mais vraisemblablement l'objectif est raté. Pas même une déclaration commune de tous les médiateurs qui voulaient une esquisse de solution pour le conflit au Proche-Orient. Aucune solution en vue. Constitué par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, le Quartette a renoncé à publier une quelconque déclaration à l'issue de son dîner. Il s'agissait pour le groupe de l'une des dernières, sinon la dernière tentative d'éviter une confrontation majeure entre les parties à l'ONU. Ils «ont conclu ce soir, en se fondant sur leurs conversations récentes avec les parties, qu'il reste des écarts empêchant des avancées», a déclaré un haut responsable de l'administration Obama, qui parlait sous couvert de l'anonymat. Le responsable américain a souligné que le Quartette soutenait l'idée du président américain, Barack Obama, selon lequel les parties doivent discuter de l'établissement de deux Etats sur la base des lignes de 1967, antérieures à la Guerre des Six jours. C'est sur ces bases-là que le Quartette a «réitéré le besoin urgent d'en appeler aux parties pour qu'elles surmontent les obstacles, et trouvent le moyen de reprendre des négociations directes, sans retard ni conditions préalables, et de commencer par une phase préparatoire afin d'augmenter les chances de réussite». Le gouvernement israélien refuse, cependant, les lignes de 1967, qu'il qualifie «d'indéfendables». Les Palestiniens, pour leur part, exigent que la négociation soit basée sur ces lignes. Dans l'impasse, le négociateur palestinien Saëb Eurekat affirme qu'«il n'existe aucune autre option pour quiconque que de soutenir la démarche palestinienne à l'ONU pour demander l'adhésion à part entière de l'Etat de Palestine sur les frontières de 1967». Faute de perspective sérieuse de reprise des négociations de paix, les Palestiniens comptent demander à l'ONU l'admission d'un Etat de Palestine. Une option catégoriquement rejetée par Israël et Washington, qui a annoncé son intention d'y opposer son veto.Confirmant que les Palestiniens n'ont plus d'autre recours que l'ONU pour faire reconnaître leur Etat, M. Eurekat explique qu'il «est temps pour la communauté internationale de soutenir la tentative palestinienne pour obtenir l'adhésion de l'Etat de Palestine sur les frontières de 1967, parce que cette démarche préserve le processus de paix et le principe de la solution à deux Etats, que ruine Israël (…) La tentative d'établir une égalité entre la victime palestinienne et le bourreau israélien qui occupe notre terre et de rejeter sur les deux parties la responsabilité de l'arrêt des négociations est faux et injuste». Des positions qui font dire à l'administration Obama, que «le Quartette estime en tout réalisme qu'il reste encore du travail pour combler l'écart, avant que le Quartette ne puisse présenter publiquement une déclaration qui permettrait aux parties de dépasser l'impasse». «Au bout du compte, c'est aux parties de prendre les décisions difficiles. Nous sommes prêts à les aider», conclut-on.Pour rappel, les Palestiniens ont manifesté il y a deux jours pour dénoncer, une fois de plus, le mur de séparation. Ils ont célébré le septième anniversaire du jugement de la Cour pénale internationale, décrétant illégale la construction de la barrière de séparation israélienne.Une décision suivie par une résolution de l'ONU enjoignant Israël à respecter l'avis de la Cour. Deux décisions d'instances internationales qui n'ont pas eu de suite. C'est dire que le droit international aussi connaît le deux poids, deux mesures. G. H.