Blocage n Le Quartette pour le Proche-Orient vise à éviter un affrontement majeur à l'ONU en septembre entre Israël et les Palestiniens. Pour l'une de ses dernières tentatives dans ce cadre, le Quartette pour le Proche-Orient se réunira après-demain, lundi, à Washington. Au cours de cette réunion, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, vont «comparer leurs notes et réfléchir à une suite» pour le processus de paix, a expliqué, hier, Victoria Nuland, la porte-parole du département d'Etat. Jusqu'ici, les Etats-Unis avaient retardé cette rencontre en raison de l'absence des conditions pouvant assurer son succès. Mais une absence totale de mouvement diplomatique s'est avérée impossible. Cette rencontre intervient à deux mois à peine avant une action palestinienne qui risque de faire transparaître une divergence dans les positions mondiales. En effet, lassés par l'absence de progrès dans les pourparlers, les Palestiniens comptent déposer une demande de reconnaissance d'un Etat palestinien, à l'occasion de la réunion de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a affirmé jeudi que son camp «irait à l'ONU en cas d'échec des négociations». Si cette perspective est rejetée par Israël et les Etats-Unis, elle risque par contre de diviser les Européens. Face à ce blocage, la France va tenter de maintenir un espoir pendant l'été, en proposant la tenue d'une conférence à Paris en septembre, juste avant l'ouverture de la session de l'Assemblée générale de l'ONU. Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, espérait déjà organiser cette réunion en juin, puis en juillet, transformant une conférence de donateurs pour les Palestiniens en conférence de relance de la paix, avec la participation d'Israël. Par ailleurs, les membres du Quartette sont unanimes pour soutenir la position du président américain Barack Obama. Ce dernier avait préconisé, le 19 mai, que les parties cherchent à bâtir deux Etats sur la base des lignes antérieures à la guerre des Six-Jours, avec des échanges mutuellement acceptés. Pourtant, Israël a prévenu à maintes reprises qu'il ne compte pas négocier sur la base de ces lignes de 1967, qualifiées d'«indéfendables», et qu'il n'y aurait pas d'accord de paix sans reconnaissance par les Palestiniens d'Israël comme «Etat-nation du peuple juif». Israël veut également garder la partie orientale de Jérusalem annexée en 1967, les grands blocs de colonies en Cisjordanie et une présence militaire à long terme dans la partie palestinienne de la vallée du Jourdain. Toutes ces demandes sont a priori inacceptables pour les Palestiniens, qui, outre les lignes de 1967, exigent que la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est soit gelée pendant toute la durée des négociations.